En octobre, le gouvernement avait chiffré à "plus de 180" le nombre de morts dans ce conflit entre les communautés Teke et Yaka. Il estimait alors que la situation était "sous contrôle", mais le conflit, qui a débuté dans la province de Maï-Ndombe et s'est étendu à la province voisine de Kwilu, a perduré et les violences continuent.
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Elles ont fait "au moins 300 morts lors de cycles d'attaques et de représailles", écrit Human Rights Watch. "Le gouvernement devrait traiter de toute urgence les litiges de longue date liés au pouvoir coutumier et aux droits fonciers afin d'éviter la récurrence de telles violences", ajoute l'organisation de défense des droits de l'Homme.
Les violences ont démarré autour d'un conflit foncier entre les Teke, qui se considèrent comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur une distance d'environ 200 kilomètres, et les Yaka, venus s'installer après eux.
"Des villageois issus de communautés majoritairement Teke et Yaka, toutes deux impliquées dans un litige lié à une redevance coutumière et à l’accès à la terre, ont endommagé, détruit, pillé et brûlé des centaines de maisons ainsi que des écoles et des centres de santé", précise HRW. L'ONG ajoute que "dès la fin du mois de juin, des membres de la communauté Yaka se sont organisés en groupes, appelés 'Mobondo' en référence à des fétiches".
"Armés de machettes, de couteaux, de lances, d'arcs et de flèches, de fusils de chasse et de quelques fusils d'assaut militaires, ils ont attaqué et tué des dizaines de villageois teke, selon plusieurs témoins", affirme le rapport. "Certains villageois teke ont pris part à l'éruption initiale des violences, ciblant les Yaka ainsi que leurs magasins et leurs maisons", écrit également HRW. "Toutefois, les assaillants Mobondo ont rapidement pris le dessus", selon l'organisation.
HRW ajoute que "le gouvernement n'a pas renforcé les effectifs des forces de sécurité provinciales, pourtant débordées, avant le mois de septembre, et n'a pas fourni une aide adéquate aux plus de 50.000 personnes déplacées par les violences". Selon l'ONG, certains membres des forces de sécurité congolaises auraient eux-mêmes "commis des exactions, notamment des exécutions extrajudiciaires, des pillages et des violences sexuelles".