Ces derniers jours, les affrontements se sont intensifiés vers Sake, ville située à une vingtaine de km à l'ouest de Goma et considérée comme un dernier "verrou" sur la route de la capitale provinciale du Nord-Kivu.
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Au lendemain d'une journée agitée, ils ont repris mardi matin sur les collines surplombant la localité, selon des habitants joints au téléphone par l'AFP depuis Goma. "Malgré la situation, nous contrôlons la cité de Sake. Des combats sont en cours en ce moment", a déclaré dans la journée une source sécuritaire qui a requis l'anonymat.
"La population a fui la zone", a de son côté indiqué Maombi Mubiri, "chef de la cité" (maire) de Sake. Avant les récents combats, la ville comptait plusieurs dizaines de milliers d'habitants. "Pour l'instant, les rebelles occupent la partie sud" de la cité, tandis que "les wazalendo (miliciens supplétifs de l'armée) sont dans la partie nord", a-t-il ajouté.
Selon une source médicale, des tirs sporadiques ont été entendus à Sake et sa structure a reçu trois blessés, qui ont été transférés à Goma. "La cité n'est pas encore prise par les rebelles (...) L'armée et les wazalendo sont dans la ville", a ajouté cette source sous couvert d'anonymat.
"Recouvrer l'intégrité territoriale"
La province du Nord-Kivu est en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose le M23 ("Mouvement du 23 mars"), appuyé par des unités de l'armée rwandaise, à l'armée congolaise associée à des groupes armés et deux sociétés militaires étrangères. Dans ce contexte, l'armée rwandaise est accusée d'utiliser des armements sophistiqués tels que des missiles sol-air contre l'armée congolaise, selon un document de l'ONU consulté par l'AFP.
Arrivé mardi à Goma, pour sa deuxième visite en moins d'une semaine, le ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, a assuré que "tout est mis en œuvre pour la protection des populations de Sake, Goma et tous les alentours". Kinshasa s'est fixé pour objectif de "reprendre l'entièreté des territoires et de recouvrer l'intégrité territoriale", a-t-il dit.
La tension est très vive entre Kinshasa et Kigali. La RDC accuse le Rwanda et ses "supplétifs" du M23, de vouloir faire main basse sur les minerais de l'Est congolais. Le M23 affirme de son côté défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des "terroristes".
Les différentes initiatives diplomatiques lancées pour tenter de résoudre cette crise n'ont pas abouti jusqu'à présent. Mardi, la présidence du Burundi a annoncé dans un communiqué que le président Évariste Ndayishimiye se rendait en RDC "dans le cadre des consultations" autour d'un accord sur la paix dans la région.