Présidentielle au Congo-Brazza : polémique autour du retour tendu du général Mokoko

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RSF a accusé jeudi des policiers d'avoir maltraité des journalistes congolais qui attendaient l'arrivée de l'avion du général Jean-Marie Michel Mokoko mardi. Les autorités démentent.

La police congolaise a démenti vendredi que des journalistes aient été violentés par certains de ses agents mardi à l'arrivée à Brazzaville d'un candidat à la présidentielle du 20 mars, comme l'en accuse l'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF).

"Je n'ai aucune connaissance de ces agressions. La police protège et n'agresse pas. Les journalistes eux-mêmes ne nous ont rien rapporté", a déclaré à l'AFP le colonel Jules Monkala Tchoumou, porte-parole de la police congolaise.

RSF a accusé jeudi des policiers d'avoir maltraité des journalistes congolais qui attendaient l'arrivée de l'avion du général Jean-Marie Michel Mokoko mardi.

Représentant de la présidente de la Commission de l'Union africaine en Centrafrique, cet officier a démissionné début février de son poste de conseiller pour les questions de paix et de sécurité auprès du chef de l'État congolais, Denis Sassou Nguesso, pour se présenter contre lui à la présidentielle du 20 mars.

"Une dizaine de journalistes venus assister à l'arrivée de l'avion du général Mokoko [...] ont été sévèrement frappés par les forces de l'ordre" mardi soir à l'aéroport international de la capitale congolaise, déclare RSF dans un communiqué.

RSF "dénonce ces violences qui visent à empêcher une couverture plurielle de l'activité politique du pays", ajoute le texte.

Selon RSF, "avant même l'atterrissage de l'avion", quelque 70 policiers en tenue et en civil "auraient tiré des grenades lacrymogènes dans le but de disperser les journalistes et le public venu attendre le général". "Plusieurs reporters ont été frappés et ont vu leur matériel endommagé ou confisqué", ajoute RSF.

Trois journalistes ont déclaré à l'AFP sous le couvert de l'anonymat avoir été battus par des policiers mardi à l'aéroport.

"J'ai perdu une dent et mon téléphone", a dit l'un d'eux. "Dès la descente de l'avion du général Mokoko, nous avons été éloignés par des policiers qui nous ont interdit de le filmer et de l'interroger" a déclaré un autre, affirmant ne pas avoir encore récupéré sa camera.

Interrogé par l'AFP, le général Mokoko a accusé des policiers de l'avoir "caillassé" dès sa descente d'avion, le contraignant à quitter les lieux précipitamment.

Neuf candidats, dont le président sortant, ont déclaré leur intention de concourir à la présidentielle du 20 mars. Grâce à un changement de constitution qualifié de "coup d'État constitutionnel" par l'opposition, M. Sassou Nguesso, qui cumule près de 32 ans à la tête du Congo, peut briguer un troisième mandat lors de ce scrutin.

AFP