Congo-Brazzaville: un opposant sera jugé après six mois d'emprisonnement sans procès

Le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso vote à Brazzaville, Congo, en octobre 2015.

La justice congolaise a décidé lundi de déférer un opposant au président congolais Denis Sassou Nguesso détenu sans procès depuis six mois, devant un tribunal correctionnel pour "incitation aux troubles à l'ordre public", selon son avocat.

"Monsieur Paulin Makaya est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour répondre d'un seul chef d'inculpation: incitation aux troubles à l'ordre public", a déclaré à l'AFP son avocat, Me Éric Yvon Ibouanga.

Les autres chefs d'inculpation -complicité d'incendie volontaire des édifices publics, détention illégale d'armes et de munitions de guerre- ont été écartés par le juge, a ajouté l'avocat.

Président de "Unis pour le Congo" (UPC), une petite formation d'opposition, M. Makaya est "maintenu en prison" depuis le 23 novembre, selon son avocat, invitant le tribunal à organiser un procès "dans un délai raisonnable".

Les autorités ont reproché à l'opposant d'avoir organisé et participé à une manifestation non autorisée le 20 octobre contre le référendum autorisant M. Sassou Nguesso à briguer un troisième mandat.

Né en 1943, Denis Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans de pouvoir, a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans au premier tour de scrutin le 20 mars avec plus de 60% des voix selon les résultats officiels, qualifiés de "forfaiture" par cinq candidats d'opposition.

Proche de Bernard Kolélas, ancien politicien et éphémère Premier ministre pendant la guerre civile de 1997 avant le retour au pouvoir de Denis Sassou Nguesso, M. Makaya est rentré au Congo fin 2014 après 17 ans d'exil.

Avec AFP