"Actuellement, il y a une cinquantaine de prisonniers politiques dans le pays", a indiqué dans une interview à VOA Afrique, le secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), Trésor Nzila.
Selon lui, le département d’Etat américain est absolument correct dans sa prise de position.
"Beaucoup de collaborateurs des leaders politiques sont arbitrairement privés de liberté pour avoir exprimé leur opinion par rapport au déroulement de l’élection présidentielle", affirme-t-il, citant entre autres MM. Serge Makele, secrétaire fédéral de la CADD, Anotle Lingongo, Paulin Makaya, Dieudonne Bir, etc.... parmi les personnes en détention.
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Evoquant la situation dans la région du Pool où des assaillants ont, selon les autorités, attaqué des postes de la gendarmerie et la mairie en contestation des résultats de l’élection présidentielle, le défenseur des droits de l’homme indique que des bombardements se poursuivaient en début du weekend.
Il dénonce une vague d’arrestation qui y a lieu.
"On parle des dizaines de jeunes déjà arrêtés. On est une bonne proie des services sécurité simplement pour avoir été un ex-milicien", soutient-il.
"Les personnes arrêtées au Pool sont conduites à Brazzaville et leur sort n’est pas connu", explique-t-il.
M. Nzila déplore par ailleurs que le recours à la torture soit monnaie courante dans le pays.
"La persistance et l’utilisation routinière de la torture et de traitement inhumain au Congo mettent en danger toute personne potentiellement détenue ou mise en garde en vue", se plaint-il, reprochant au gouvernement d’absence d’efforts pour faire respecter les conventions internationales contre la torture qu’il a ratifiés.
Le gouvernement de Brazzaville a affirmé vendredi qu'il n'y avait "pas d'arrestations politiques" au Congo, en réponse aux critiques américaines sur la situation dans ce pays depuis la présidentielle du 20 mars ayant permis la réélection de Denis Sassou Nguesso pour cinq ans.
"Il n'y a pas d'arrestation sans qu'il y ait un lien avec la sûreté de l'État. Il n'y a pas d'interpellations politiques", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement congolais, Thierry Moungalla.