Il a demandé qu'"une enquête soit menée en toute impartialité" sur cette affaire.
Le candidat de l’opposition est arrivé deuxième à la présidentielle du 20 mars, avec plus de 15% des voix selon les résultats officiels validés lundi par la Cour constitutionnelle.
Il répondait par téléphone à l’AFP alors que des milliers d'habitants du sud de Brazzaville ont fui leurs quartiers lundi après plusieurs heures d'échanges de tirs et de canonnades.
Le gouvernement a attribué l’attaque contre des bâtiments publics à un nombre indéterminé d'hommes armés parmi lesquels des ex-combattants de l’ancienne milice Ninja.
Les autorités n'ont fourni aucun bilan et ont indiqué enquêter en vue d'établir s'il existe un lien entre ces attaques et les candidats de l'opposition ayant contesté la réélection du président Denis Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans de pouvoir à la tête du Congo.
Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, a accusé d'"ex-miliciens Ninja Nsiloulou" d'être à l'origine des troubles. Il s'agit des combattants d'une ancienne faction de la guerre civile dite du Pool (1998-2003) ayant éclaté après le retour au pouvoir de M. Sassou Nguesso en 1997.
Pendant la guerre du Pool, les Ninja Nsiloulou étaient dirigés par Frédéric Bintsamou, alias le pasteur Ntumi. Ce dernier a fini par rallier le pouvoir de M. Sassou Nguesso, mais a fait campagne pour M. Kolélas avant la dernière présidentielle.
"Je suis surpris que le ministre le Communication aille vite en besogne pour désigner les coupables : c'est les Ninjas, pas les autres", a déclaré M. Kolélas, en faisant référence à la Plateforme des patriotes et défenseurs de la République, groupe de gros bras dirigés par un député du parti au pouvoir dont la télévision publique a annoncé la naissance quelques jours après le scrutin du 20 mars.
"C'est une mascarade", a ajouté M. Kolélas. "J'attends qu'on m'apporte la preuve [...] de ce qui s'est passé", a-t-il encore dit, jugeant "bizarre" la coïncidence entre ces attaques présumées et "la proclamation des résultats définitifs" de la présidentielle lundi soir par la Cour constitutionnelle.
A ce propos, M. Kolélas a dit son étonnement devant le rejet de son recours devant la Cour constitutionnelle au motif qu'il n'aurait pas été déposé dans les temps (5 jours après la proclamation des résultats officiels).
"Nous étions dans les délais", a-t-il dit, mais la Cour a compté "le dimanche et le lundi [de Pâques] fériés comme des jours ouvrés".
"Je m'incline [devant la plus haute instance judiciaire du pays] mais je vais relever ces faits", a-t-il dit, "c'est n'importe quoi".
Avec AFP