Dans notre série de reportages sur les violences sexuelles, toujours dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu, notre correspondant Primo-Pascal Rudahigwa se penche sur la situation des femmes ayant souffert l'horreur des violences sexuelles de masse de Luvungi.
Certaines de ces femmes sont rejetées au sein de leur communauté. Une d’elle qui avait été violée en même temps que sa fillette de quatre ans a été abandonnée par son mari. Une autre femme dit que ses enfants font l’objet de moquerie de la part de leurs camarades qui leur rappelle que leur m̀ère a été violée par les FDLR.
D'autres victimes, par contre, retrouvent la chaleur familiale après une longue sensibilisation communautaire effectuée par les conseillères. Dans un émouvant témoignage, une femme de Kibuwa qui a été violée devant son mari affirme que ce dernier la soutient, ayant compris qu’elle n’est en rien responsable du viol dont elle a été victime.
Ce dernier exemple illustre le travail ardu qu’accomplissent des conseillères sur le terrain. Prises en charges par quelques ONGs locales et internationales, certaines de ces conseillères exercent à la maison d’écoute « The Hope in Action » de Kibuwa. Elles organisent des séances de sensibilisation dans les familles pour persuader les époux et les autres membres des familles que les femmes ne sont en rien responsables des viols dont elles ont été victimes.