Consultations en Tunisie sur le futur chef du gouvernement

Le président tunisien Beji Caid Essebsi lors d'un discours devant le congrès du mouvement Ennahdha à Tunis, Tunisie, le 20 mai 2016.

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a engagé des consultations sur le chef du futur gouvernement d'union, dont le nom doit être annoncé cette semaine après un vote de défiance contre le cabinet sortant, a affirmé mardi une source à la présidence.

Les concertations ont débuté lundi soir au palais présidentiel et devaient se poursuivre mardi avec plusieurs partis dont Nidaa Tounès fondé par M. Essebsi, et les islamistes d'Ennahda, mais aussi avec le syndicat UGTT et le patronat Utica.

"Le nom du futur chef du gouvernement sera annoncé cette semaine, très possiblement mercredi", a déclaré à l'AFP la source à la présidence.

Samedi, le Parlement a retiré sa confiance à l'équipe du chef du gouvernement Habib Essid, un indépendant de 67 ans nommé il y a tout juste 18 mois.

Des responsables de Nidaa Tounès, qui a remporté les législatives de 2014 avant d'imploser et de perdre la première place au Parlement au profit d'Ennahda, ont estimé que le poste de chef de gouvernement devait revenir à leur parti.

Plusieurs médias ont indiqué que le président avait proposé le nom du ministre des Affaires locales, Youssef Chahed, de Nidaa Tounès, pour succéder à M. Essid.

Bien qu'une source à la présidence ait indiqué à l'AFP que "rien n'a été décidé", de nombreux Tunisiens ont aussitôt réagi sur les réseaux sociaux.

Certains ont dit apprécier le fait que M. Chahed, bientôt 41 ans, soit un jeune homme politique, mais d'autres ont critiqué l'éventuelle promotion d'un membre du gouvernement sortant, jugé en échec après la défiance. D'autres ont aussi dénoncé des liens de parenté par alliance entre MM. Caïd Essebsi et Chahed.

Le président Essebsi s'est dit le 2 juin en faveur d'un gouvernement d'union nationale face aux critiques contre le cabinet Essid, accusé d'inefficacité alors que la Tunisie traverse une période sensible avec une économie en crise et des menaces jihadistes.

S'il a d'abord dit être prêt à démissionner, M. Essid a ensuite annoncé qu'il ne partirait qu'après un vote au Parlement et dénoncé des pressions pour l'obliger à quitter son poste.

Ses proches ont attribué ces pressions au camp du fils du chef de l'Etat, Hafedh Caïd Essebsi, un dirigeant de Nidaa Tounès.

Des internautes ont d'ailleurs récemment repris l'expression lancée au président Essebsi par un député de gauche au Parlement pour lancer une campagne sur les réseaux sociaux, réclamant que Hafedh soit écarté de la scène politique avec le mot-dièse #ton_fils_à_la_maison.

Avec AFP