Selon des analystes, la délégation congolaise qui a pris part à ce sommet devrait être constituée en grande partie par les natifs de Rutshuru qui maîtrisent la situation.
C'est ce que pense Justin Bizimana, l'un des notables de ce territoire, qui argue "qu'il n'y a personne qui peut mieux définir un problème que celui qui est entrain de le vivre".
C'est la même position qu'adopte Gracieux Muhuruvani, coordonnateur territorial des jeunes de Lubero, qui pense que la délégation congolaise présente à ce sommet ne maîtrise pas la situation sécuritaire de la région.
"Imaginez les gens venir de Kinshasa pour se rendre compte de la situation sécuritaire en province du Nord-Kivu, mais elles se limitent à Goma pourtant elles devraient visiter même les endroits les plus reculés", lance-t-il.
Le 6 avril, le Mouvement du 23 mars a retiré tous ses combattants des positions qu'elles avaient conquises lors des affrontements avec les forces armées de la RDC dans le territoire de Rutshuru.
Son porte-parole, le Major Willy Ngoma, veut des réponses concrètes à leurs revendications qui d'ailleurs figureraient dans des accords déjà signés avec le gouvernement Congolais à Nairobi.
"Lorsque Félix-Antoine Tshisekedi est arrivé au pouvoir, il nous a appelés à Kinshasa pour des négociations qui ont duré 14 mois, et nous avons trouvé des compromis. Ce que nous attendons maintenant du gouvernement, c'est la concrétisation pure et simple des accords dûment signés", révèle-t-il.
Plusieurs acteurs de la société civile et des défenseurs des droits humains rappellent qu'il n’y aucun prétexte pour justifier l'intégration des rebelles dans l'armée loyaliste.
"Nous n'écartons pas l'option de négocier. Que celui qui se sent Congolais et qui se retrouve dans le M23 revienne dans son village et qu'il soit intégré dans la communauté avec l'accompagnement du gouvernement à travers son programme de démobilisation", Patrick Ricky Paluku, activiste des droits humains. Mais, ajoute-t-il, "toujours réintégrer les membres des groupes armés au sein de nos services de sécurité et notre armée, en tout cas, nous ne sommes pas d'accord".
Lire aussi : Les familles déplacées suite aux affrontements de Rutshuru se sentent délaisséesLe sommet des chefs d’Etat à Nairobi a convenu qu'un processus politique soit lancé sous la direction du président Uhuru Kenyatta du Kenya pour faciliter les consultations à entreprendre entre le gouvernement congolais et les groupes armés locaux en RDC.