Les pays du Sud auront besoin de plus de 2.000 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur action climatique, dont près de la moitié venant d'investisseurs extérieurs, selon un rapport commandé par la présidence de la COP.
"À l'heure actuelle, l'aide multilatérale est hors de portée de la majorité de la population mondiale en raison de politiques de prêts peu enclines à prendre des risques, assorties de coûts et de conditions onéreux", a reproché Cyril Ramaphosa au sommet sur le climat de Charm el-Cheikh qui s'est ouvert dimanche.
"Les banques multilatérales de développement doivent être réformées pour répondre aux besoins des économies en développement en matière de développement durable et de résilience climatique", a-t-il poursuivi, prônant une "équité internationale" et une transition "juste et inclusive".
Un plan d'investissement de 98 milliards de dollars a été approuvé lundi pour la transition énergétique en Afrique du Sud, après un accord de principe conclu l'an dernier lors de la COP26 à Glasgow.
La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Union européenne s'étaient engagés sur une première enveloppe de 8,5 milliards avec l'ambition de faire de l'Afrique du Sud un exemple de coopération à suivre dans la lutte contre les émissions dans les pays en voie de développement.
Mais les négociations ont depuis été difficiles, le chef d'Etat sud-africain martelant que des milliards de dollars supplémentaire seront nécessaires et que les aides sous forme de prêts risquent d'alourdir la dette des pays pauvres.
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"Nous avons découvert à la fin que seuls 2,7% étaient des subventions. Le reste étaient des prêts", a précisé mardi Cyril Ramaphosa lors d'une conférence de presse suivant sa prise de parole.
"Les pays plus industrialisés doivent respecter leurs engagements en sachant pertinemment qu'ils ont, en développant leur économie, contribué bien davantage que de nombreux pays du continent aux dommages que ces derniers subissent aujourd'hui", a-t-il ajouté.
L'Afrique du Sud tire 80% de son électricité du charbon, un pilier de l'économie qui emploie près de 100.000 personnes. Plusieurs centrales doivent être mises à l'arrêt d'ici fin 2030.
La compagnie publique Eskom, endettée, est incapable de produire suffisamment d'électricité avec des installations vieillissantes et le pays est en proie à des coupures continues. Selon la Banque mondiale, l'Afrique du Sud aura besoin d'au moins 500 milliards de dollars pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.