Cyril Ramaphosa sera parmi les quelque 120 chefs d'Etat et de gouvernement attendus pour le "sommet des leaders" sur le climat de Charm el-Cheikh. Le sujet du financement sera sans doute l'un des plus sensibles.
"Nous avons besoin de financements beaucoup plus importants que ce qui a été mis sur la table", a déclaré M. Ramaphosa dans une déclaration transmise en ligne lors d'une réunion de la Commission présidentielle sur le climat, promettant de "faire passer le message".
"Nous devons demander des comptes aux économies développées en veillant à ce qu'elles honorent les engagements financiers qu'elles ont pris", a fustigé le dirigeant d'un des pays parmi les plus pollueurs de la planète avec une économie encore largement dépendante du charbon.
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Les pays riches s'étaient engagés en 2009 à porter à 100 milliards de dollars par an en 2020 leur aide financière pour aider les plus pauvres à baisser les émissions et s'adapter aux effets du changement climatique.
Selon le dernier bilan contesté de l'OCDE, le montant a plafonné à 83,3 milliards en 2020. L'objectif devrait désormais être atteint en 2023. L'an dernier, les États-Unis, l'Union européenne, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne se sont engagés à investir 8,5 milliards de dollars sur trois à cinq ans pour aider l'Afrique du Sud à réduire ses émissions de carbone.
Mais la première puissance industrielle africaine aura besoin de l'équivalent de 84 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour atteindre les objectifs de transition du charbon vers les énergies renouvelables, a souligné Cyril Ramaphosa.
L'Afrique du Sud, en proie à des coupures continues de courant, tire 80% de son électricité du charbon, pilier de l'économie employant près de 100.000 personnes. La compagnie publique Eskom, endettée, est incapable de produire suffisamment d'électricité avec des installations vieillissantes et mal entretenues.
Selon la Banque mondiale, le pays aura besoin d'au moins 500 milliards de dollars pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.