Pourparlers sur la libération d'Américains détenus en Corée du Nord

L'un des américains déténus en Corée du nord, le pasteur Hyeon Soo Lim lors de son procès à Pyongyang, le 16 décembre 2015.

La Corée du Nord est en pourparlers avec les Etats-Unis et la Suède pour libérer trois Américains détenus par Pyongyang, selon des médias, dernier signe de l'effervescence diplomatique provoquée par la perspective de sommets avec Séoul et Washington.

Les trois Américains d'origine coréenne, Kim Hak-song, Kim Sang-duk et Kim Dong Chul, sont détenus en Corée du Nord après avoir été inculpés séparément par le régime.

Leur sort est discuté via des canaux multiples, près de deux semaines après que le président américain Donald Trump eut pris de court jusqu'à ses propres diplomates en acceptant une invitation à un sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, relayée par Séoul.

Pyongyang n'a pas confirmé avoir proposé un tel sommet, censé porter sur l'avenir des programme nucléaire et balistique nord-coréens après des mois d'escalade. Mais l'annonce a donné le top départ d'une course pour déterminer un menu réaliste de ce qui serait une rencontre historique entre les deux dirigeants.

La chaîne sud-coréenne MBC a rapporté dimanche que Pyongyang et Washington étaient sur le point de conclure un accord final sur la libération des Américains.

"Ils sont en train de mettre au point les détails sur le calendrier des libérations", a dit la télévision, citant une source diplomatique sud-coréenne.

Les négociations se déroulent via la mission nord-coréenne de l'ONU à New York et le département d'Etat américain, voie de communication surnommée le "canal de New York", a ajouté cette source.

Cette question a également été évoquée lors de trois jours de discussions à Stockholm entre le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong-Ho, et son homologue suédoise Margot Wallstrom, d'après la chaîne américaine CNN.

La Suède, qui représente les intérêts américains à Pyongyang, a soulevé le sujet pour "faire avancer les choses dans la bonne direction", a dit CNN. "Tout mouvement sur la question des détenus aurait un impact énorme pour les Etats-Unis".

Consultations tous azimuts

Kim Dong-chul, un pasteur américano-coréen, a été arrêté en 2015 pour espionnage et condamné en 2016 à dix ans de travaux forcés.

Kim Hak-song et Kim Sang-duk, également connu sous le nom de Tony Kim, travaillaient tous deux pour l'Université des Sciences et de la Technologie de Pyongyang (USTP), établissement fondé par des évangélistes chrétiens étrangers. Ils ont été arrêtés l'année dernière pour "agissements hostiles".

Les informations sur leur possible élargissement sont publiées alors que se succèdent les consultations tous azimuts impliquant Pyongyang, Séoul, Washington et ses alliés.

Lors d'une visite récente d'une délégation sud-coréenne à Pyongyang, Kim Jong Un aurait proposé de rencontrer l'occupant de la Maison Blanche. Donald Trump a dit oui à un sommet avant la fin mai, mais aucun lieu ni date précise n'ont été établis.

Le dirigeant nord-coréen a également accepté un sommet avec le président sud-coréen Moon Jae-in le mois prochain, ce qui serait la troisième rencontre du genre entre les deux voisins, d'après la délégation sud-coréenne.

Dans un entretien diffusé dimanche, la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères, Kang Kyung-wha, a déclaré que M. Kim "examinait la situation" après le oui surprise de M. Trump à un sommet.

Parallèlement, les conseillers à la sécurité nationale américain, sud-coréen et japonais, H.R. McMaster, Chung Eui-yong et Shotaro Yachi, sont convenus pendant le weekend à San Francisco de "coordonner étroitement" leur stratégie dans les semaines à venir, selon la présidence sud-coréenne.

La paix sur la péninsule dépend de la réussite des deux sommets, ont-ils déclaré, s'engageant à "ne pas répéter l'échec du passé", référence apparente à la faillite des négociations passées sur la dénucléarisation du Nord.

Enfin, un haut diplomate nord-coréen est arrivé dimanche en Finlande selon les médias, où il doit rencontrer des responsables américains et sud-coréens pour des entretiens informels.

La détente actuelle, occasionnée par les jeux Olympiques d'hiver qui se sont tenus en Corée du Sud, fait suite à une période d'extrêmes tensions.

L'année dernière, le Nord a mené son plus puissant essai nucléaire à ce jour et tiré des missiles balistiques capables de porter le feu nucléaire sur le territoire continental américain. En même temps, MM. Kim et Trump échangeaient insultes personnelles et menaces apocalyptiques.

Avec AFP