La moitié des entreprises qui continuent leurs activités malgré la crise sanitaire ont dû réduire leur production pour s'adapter à la situation, selon une étude publiée par le Haut-Commissariat au plan (HCP), en charge des statistiques.
Le Maroc a déclaré l'état d'urgence sanitaire le 20 mars dernier, avec un confinement obligatoire assorti de mesures de restriction des déplacements qui ont fortement affecté l'activité économique.
Les secteurs les plus touchés sont l'hébergement et la restauration, suivis par les industries textile et de cuir, les industries métalliques et mécaniques ainsi que la construction, selon l'étude du HCP qui n'inclut pas le secteur informel ni l'agriculture.
Lire aussi : Fermeture de tous les cafés et restaurants du royaume chérifienCette étude centrée sur les "entreprises organisées" souligne un impact sur 726.000 "postes", ce qui correspond globalement au nombre de demandes de compensations financières déposées auprès de la sécurité sociale par des salariés touchés par le chômage.
Reste à mesurer les effets sur le secteur informel qui représente près de 80% des emplois dans un pays où les trois-quart des travailleurs ne bénéficient d'aucune couverture sociale.
Différentes mesures d'accompagnement fiscal et de facilités de crédit ont été prises pour aider les entreprises.
Pour faire face à l'urgence, les autorités marocaines ont aussi mis en place des aides financières directes pour les travailleurs précaires.
Le nombre de personnes concernées par ces dispositifs est en cours de recensement, selon un responsable du ministère de l'Economie.
Aux aides financières s'ajoutent un gel des factures d'eau et d'électricité et des reports de crédit à la consommation.
Parallèlement, des distributions alimentaires directes ont commencé dans toutes les régions du pays pour les foyers les plus démunis.
Lire aussi : Des ONG marocaines s'inquiètent des violences domestiques durant le confinementLa pandémie s'ajoutant à la sécheresse, près de 10 millions de Marocains pourraient se retrouver dans une situation très difficile, selon une récente étude de la Banque mondiale.
Le coût des aides financières d'urgence, programmées à ce stade jusqu'à fin juin, est financé par un fonds spécial créé sous l'impulsion du roi Mohammed VI. Entre l'enveloppe débloquée par l'Etat et les dons des entreprises, plus de 33 milliards de dirhams (2,9 milliards d'euros) avaient été collectés mi avril.