La ville religieuse de Touba (centre), siège des mourides l'une des plus influentes de ces confréries, est devenue le foyer de la grande majorité des cas détectés au Sénégal depuis le 2 mars, après le retour d'Italie d'un de ses habitants, qui a ensuite contaminé plusieurs de ses proches.
Le dernier cas annoncé concerne un Français de 67 ans arrivé de France le 7 mars par un vol Iberia, a précisé lundi le ministère de la Santé.
Lire aussi : L'Etat sénégalais annonce des mesures additionnelles pour contenir le coronavirusLe khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a demandé aux fidèles de ne pas se rendre à Touba, où devait se tenir le 22 mars le "Kazu Rajab", l'un des événements les plus importants du calendrier de la confrérie.
Plutôt que de faire le trajet jusqu'à cette ville de plus d'1,5 million d'habitants, il leur "demande de lire le Coran et les khassaïdes", les écrits du fondateur de la confrérie, Serigne Touba, a déclaré un porte-parole des mourides, Mouhamadou Badawi Mbacké. "Que chacun le fasse là où il se trouve", a-t-il dit.
Lire aussi : La plus grande cité religieuse du Sénégal est devenue un foyer du coronavirusEn rupture avec la tradition, les mourides sont donc appelés à rester chez eux. Ils doivent également respecter les règles édictées par les autorités, sur le plan sanitaire notamment, ont dit les chefs religieux, qui ont assuré l'Etat de leur coopération.
Les trois autres grandes confréries sénégalaises, Tidiane, Layène et Khadre, très influentes dans ce pays ouest-africain à plus de 95% musulman, ont également annulé pendant le weekend les événements prévus jusqu'à la fin du mois.
Après plusieurs jours pendant lesquels dirigeants religieux et politiques ont semblé hésiter à prendre la responsabilité de suspendre ces rassemblements ancrés dans la culture sénégalaise, les confréries se conforment aux décisions du président Macky Sall.
Lire aussi : Le Sénégal appelle l'Afrique à s'unir contre le coronavirusLe chef de l'Etat a annoncé samedi l'interdiction de l'ensemble des manifestations publiques, la suspension des cours et même l'annulation de quasiment toutes les festivités du 60e anniversaire de l'Indépendance du Sénégal, le 4 avril.