M. Steinmetz, 60 ans, héritier d'un groupe de diamantaires et cofondateur de Beny Steinmetz Group Resources, groupe de sociétés minières (diamant, or, fer, cobalt, cuivre) opérant à travers le monde, a été interrogé dans le cadre d'une enquête menée en coopération avec les polices américaine, suisse et guinéenne contre la corruption de fonctionnaires étrangers, a précisé la police israélienne.
M. Steinmetz et d'autres Israéliens vivant à l'étranger sont soupçonnés d'être mêlés à une affaire portant sur "des pots de vin de plusieurs dizaines de millions de dollars donnés à des hauts fonctionnaires en Guinée en échange d'aide au développement de leurs affaires dans ce pays".
Le groupe BSGR a affirmé dans un communiqué que "cette enquête a été lancée par le gouvernement guinéen afin de le priver de ses droits".
"Ces allégation de pots de vins sont dénuées de tout fondement", a-t-il ajouté.
M. Steinmetz est la 24e plus grosse fortune d'Israël, avec une fortune évaluée à 5,7 milliards de shekels (1,4 milliard d'euros), et la 316e fortune mondiale, au classement 2016 du magazine Forbes.
Beny Steinmetz est déjà inculpé en Roumanie depuis mai pour "constitution d'un groupe criminel organisé, complicité de trafic d'influence et de blanchiment d'argent" dans une affaire de restitution frauduleuse de propriétés ayant coûté à l'Etat roumain 145 millions d'euros. Le parquet national anticorruption a ordonné son renvoi devant un tribunal.
Des enquêtes sur le groupe BSGR sont également en cours en Suisse et en Guinée.
"Beny Steinmetz ne pourra pas se rendre dans ses bureaux en Israël et restera assigné à résidence jusqu'au 2 janvier 2017", a dit la police israélienne.
Il est interdit de sortie du territoire. Ses passeports français et israélien lui ont été confisqués. Il est tenu de verser une caution de 100 millions de shekels (24,8 millions d'euros), selon un communiqué du ministère de la justice.
En 2014, un rapport gouvernemental guinéen avait recommandé l'annulation de la concession minière accordée à Beny Steinmetz pour la mine de fer géante de Simandou, estimant qu'il l'avait obtenue par "corruption", ce qu'avait réfuté le groupe de M. Steinmetz.
Après sa prise de fonction en décembre 2010, l'actuel président guinéen Alpha Condé avait lancé des enquêtes anticorruption pour récupérer le contrôle des richesses naturelles de son pays.
Avec AFP