Corruption: lourde peine pour un ex-préfet d'Alger, proche de Bouteflika

Une manifestation exigeant la destitution de l'élite dirigeante et la poursuite des anciens fonctionnaires liés à l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, à Alger, Algérie, le 14 juin 2019.

La justice algérienne a confirmé en appel trois peines de prison ferme contre un ancien wali (préfet) d'Alger, Abdelkader Zoukh, poursuivi dans des affaires de corruption emblématiques du règne de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika.

Poursuivi dans trois affaires, M. Zoukh a été condamné dimanche à deux fois quatre ans et à cinq ans d'emprisonnement par la cour de Tipaza, à l'ouest d'Alger, selon l'agence officielle APS. Il ne purgera que la peine la plus longue en raison du non-cumul des peines.

Le parquet avait requis des peines de 10 à 15 ans de prison ferme.

Fin décembre, en première instance, l'ancien préfet s'était vu infliger quatre ans ferme pour corruption dans un scandale le liant à l'ancien puissant patron des patrons algériens, Ali Haddad, un proche du clan Bouteflika.

Il lui était reproché d'avoir octroyé des privilèges "douteux" à M. Haddad, ancien dirigeant de la principale organisation patronale et PDG d'ETRHB, la première entreprise privée de BTP du pays, attributaire de gigantesques contrats publics.

M. Zoukh avait été condamné début décembre pour les deux autres affaires.

Il avait écopé de cinq ans de prison pour l'octroi de privilèges à la famille d'Abdelghani Hamel, ex-patron de la police algérienne, et de quatre ans dans un dossier similaire impliquant la famille de Mahieddine Tahkout, propriétaire de l'un des plus importants réseaux de concessionnaires automobiles.

MM. Haddad et Tahkout sont eux-mêmes derrière les barreaux après avoir été condamnés à de lourdes peines pour corruption.

Les vastes enquêtes pour corruption et népotisme lancées après la chute de M. Bouteflika ont conduit à une série de procès qui se poursuivent à un rythme soutenu.

Après 20 ans au pouvoir, M. Bouteflika a été contraint à la démission le 2 avril 2019 sous la pression d'un puissant mouvement de protestation populaire, le Hirak, et de l'armée.