L'opposition ivoirienne menace de boycotter la présidentielle

L'ex-président de l'Assemblée National Guillaume Soro. (Photo by ISSOUF SANOGO / AFP)

L'opposition a menacé jeudi de boycotter l'élection présidentielle d'octobre en Côte d'Ivoire si la commission électorale, qu'elle juge partiale, n'est pas réformée avant le scrutin.

"Nous avons la ferme détermination de participer aux différents scrutins (présidentiel et législatif) prévus par la Constitution. Cependant les partis, organisations et groupements politiques (de l'opposition) ne participeront à aucun scrutin avec l'actuelle commission électorale indépendante" a déclaré Henri Niava, président d'un petit parti, l'USD, lors d'une conférence de presse réunissant les principaux partis d'opposition ivoiriens.

La Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne a été réformée en juillet 2019 sur injonction de la Cour africaine des droits de l'homme (CADH). Mais l'opposition juge qu'elle reste inféodée au pouvoir du président Alassane Ouattara.

L'opposition a déposé une nouvelle requête auprès de la CADH, qui a tenu une audience ce jeudi sur cette affaire. Sa décision est attendue fin mars.

Le numéro deux du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Maurice Kacou Guikhué, a tempéré la menace, se disant assuré "que la CEI va changer".

"Nous allons aller aux élections avec un organe électoral consensuel", a également assuré Armand Ouegnin, président d'Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), coalition politico-syndicale proche du Front populaire ivoirien (FPI) de l'ex-président Laurent Gbagbo, troisième parti du pays.

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Le climat politique est tendu en Côte d'Ivoire à sept mois de la présidentielle, qui se tiendra dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts. Les élections municipales et régionales de 2018 ont été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.

L'opposition a par ailleurs critiqué la volonté du président Ouattara de réformer la Constitution qu'il avait fait voter en 2016.

Alassane Ouattara, qui a annoncé qu'il ne se représenterait pas, "veut donner l'illusion de son départ, tout en gardant le contrôle des principaux leviers de la gouvernance", a jugé Henri Niava.