Dix ans de prison pour le commandant Jean-Noël Abéhi en Côte d’Ivoire

Le commandant ivoirien Jean-Noël Abehi, ancien chef de la gendarmerie, au premier plan, dans une salle d'audience du quartier général de l'armée dans le quartier du Plateau, le jour de son procès, avec huit officiers ivoiriens, à Abidjan, le 4 juin 2015. (AFP PHOTO/ Sia Kambou)

Il était le principal accusé dans le procès des gendarmes et civils accusés d'avoir voulu renverser le président Alassane Ouattara en décembre 2012.

Dans ce verdict rendu jeudi 11 janvier à 23h TU, la Cour s'est montrée clémente. Alors que le parquet général avait requis la prison à vie à l'encontre des douze prévenus, la Cour a plutôt prononcé la relaxe pure et simple pour huit d'entre eux, tous des civils. En revanche, elle a retenu dix ans de prison à l'encontre du commandant Jean-Noël Abéhi et du maréchal des logis Félix Kla, ainsi que de deux autres co-accusés, un gendarme et un policier. Ces quatre prévenus étaient accusés de complot et d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

Au Palais de justice d'Abidjan, le 11 janvier 2018. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)

Pour la Cour, il n'y a pas de doute, les faits sont établis. Le commandant Abéhi a reconnu lors de ce procès que pendant son exil au Ghana, il a participé aux réunions d'une plateforme militaire initiée par Koné Katinan, porte-parole de l'ancien président Laurent Gbagbo, et qui projetait de renverser le président Ouattara. L'opération était programmée pour le 23 décembre 2012, mais a finalement été un échec.

Si la partie civile dit prendre acte de ce verdict, l'avocat de Jean-Noël Abéhi ne cache pas quant à lui sa déception et annonce qu'il va dès ce vendredi se pourvoir en cassation.

Jean-Noël Abéhi, ancien commandant du Groupement d’escadron blindé du camp de gendarmerie d’Agban est considéré comme l’un des piliers de l’appareil sécuritaire de l’ex-régime de Laurent Gbagbo. Arrêté en février 2013 à Accra au Ghana et extradé à Abidjan, il purge déjà une peine de cinq ans de prison pour désertion.