Le procès de Simone Gbagbo va se poursuivre "sans elle"

L’ancienne première dame de la Côte-d'Ivoire, Simone Gbagbo, à gauche, est accompagnée de son avocat, au premier jour de son procès à la Cour Abidjan Justice, Côte-d'Ivoire, 31 mai 2016. epa / LEGNAN KOULA

La Cour d'assises d'Abidjan qui juge l'ex-première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo, pour crimes contre l'humanité, a décidé jeudi de poursuivre son procès malgré son absence.

"Nous passerons outre sa présence pour les débats. Le procès est renvoyé au mardi 6 décembre" a déclaré le président de la cour, le juge Boiqui Kouadjo, après avoir constaté l'absence de l'accusée ainsi que celle de ses avocats à l'audience.

Mercredi, la Cour a adressé une sommation à Simone Gbagbo, écrouée dans une prison dans un camp de gendarmerie d'Abidjan, à comparaitre pour ce jeudi.

Mme Gbagbo a refusé la sommation qui lui était faite de se présenter mercredi. "Comment voulez-vous que je me présente à l'audience sans ma défense" a-t-elle dit à l'huissier chargé de lui transmettre sa convocation dans sa cellule, selon le document lu par le greffier du tribunal.

Le bâtonnier de l'ordre a été saisi d'une demande de la Cour pour commettre des avocats d'office après l'échec de la sommation.

"Si le conseil de l'ordre n'arrive pas à ramener (au tribunal) les avocats initialement constitués, le bâtonnier aura l'obligation d'en commettre d'office pour continuer cette audience",a affirmé à la presse Me Abbé Yao, la bâtonnier de l'ordre des avocats.

Le délai de 72 heures (jusqu'à mardi) accordé par la Cour "sera mis à profit pour essayer de parvenir à débloquer la situation" a-t-il ajouté.

Mme Gbagbo est jugée depuis le 31 mai pour son implication présumée dans des tirs d'obus sur le marché d'Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara, le rival de son mari à la présidentielle de novembre 2010, et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des membres des forces armées proches du régime.

Ces crimes ont été commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.

Simone Gbagbo purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", prononcée en 2015.

Avec AFP