L'ancien Premier ministre (2005-2007) Charles Konan Banny, l'ex-président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, les député Bertin Konan Kouadio et Kacou Gnangbo, ainsi que l'administrateur de société Siméon Konan Kouadio, tous candidats contre Ouattara ont pris la tête d'un cortège formé de plusieurs centaines de manifestants, principalement des jeunes, venus dénoncer" la main mise" du pouvoir sur la Radio télévision ivoirienne (RTI-public).
Dans le calme et sous une forte surveillance policière, le cortège a parcouru deux kilomètres reliant l'hôtel communal au siège de la RTI à Cocody, un quartier chic d'Abidjan. Les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire: "Stop au kidnapping de la RTI" ou "On veut des élections avec zéro mort".
"Nous sommes venus vous dire que avez une grande part de responsabilité dans le processus électoral en cours et qui est censé réconcilier les Ivoiriens", a déclaré le député Bertin Konan Kouadio devant la RTI. Le jeune député a réclamé "une télévision au goût de tous les Ivoiriens (...) dénuée de toute propagande".
Ces opposants, issus pour la plupart de la Coalition nationale pour le changement (CNC), ont également renouvelé leur exigence sur la "dissolution" de la Commission électorale indépendante (CEI), en charge du scrutin qu'ils considèrent favorable au président sortant.
"Notre langage est ferme (...) Nous ne boycotterons pas ces élections mais nous ne les laisserons pas faire si les conditions ne sont pas remplies", a-t-il averti, rappelant qu'ils représentent cinq des dix candidats déclarés.
Le président Ouattara qui fait figure de grand favori de ce scrutin a lancé dimanche un "message de réconciliation nationale" au premier jour de sa visite dans le fief de son prédécesseur Laurent Gbagbo, à Daloa (320 km au nord-ouest d'Abidjan).
La Côte d'Ivoire vivra en octobre une élection cruciale pour la stabilisation du pays, après la crise post-électorale de 2010-2011, épilogue sanglant d'une décennie de crise politico-militaire.
En 2010-2011, plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de violences causées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Avec AFP