Côte d'Ivoire: un premier groupe de réfugiés est rentré de Guinée

Réfugiés ivoiriens, village de Bossou, Guinée.

Un premier groupe de 35 réfugiés de la crise ivoirienne sur les 7.000 en Guinée sont arrivés mardi soir à Abidjan, accompagnés d'un représentant du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) et accueillis par la ministre ivoirienne de la Cohésion sociale.

C'est le premier retour de réfugiés en provenance de Guinée.

"Je suis en joie d'avoir retrouvé mon pays, content de rentrer chez moi. Le pays est stable", a indiqué à l'AFP Sinde Fortin à son arrivée à l'aéroport.

Quelque 7.000 personnes ont fui la crise ivoirienne pour la Guinée. Certaines sont parties dès 2002, après la tentative de coup d'Etat qui a scindé le pays en deux.

"Nous espérons que cette +première+ (ce retour) va augurer d'un retour massif des près de 7.000 réfugiés qui sont encore sur le sol guinéen", a commenté le représentant du HCR, Mohamed Askia Touré, appelant ceux qui sont "encore dans les pays d'asile à retrouver le chemin du pays".

"Le rapatriement est une victoire", a-t-il ajouté.

Selon la ministre ivoirienne de la Cohésion sociale, Mariatou Koné, le président Alassane Ouattara "veut que tous ses enfants rentrent pour construire le pays. C'est ça aussi la réconciliation (...) Même les militaires considérés comme des déserteurs peuvent rentrer au pays".

"La question qui va suivre est celle de la réintégration dans le tissu économique. Tout est en marche pour que cela se fasse", a-t-elle assuré.

D'après le HCR, plus des deux tiers des 300.000 Ivoiriens ayant fui leur pays pendant ou après le conflit sont déjà rentrés chez eux.

Il reste encore notamment 20.000 réfugiés au Liberia et quelque 11.000 exilés pro-Gbagbo au Ghana voisin. Ces derniers avaient majoritairement fui après la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois.

Le retour des réfugiés est un enjeu majeur pour la réconciliation nationale, et l'une des priorités du gouvernement d'Alassane Ouattara, plus de cinq ans après la fin de la crise provoquée par le refus de l'ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival.

Avec AFP