"Quatre personnes, c'est une goutte d'eau dans l'océan mais c'est un symbole très fort parce que nous avons un retour de personnes qui ont été assez engagées dans la crise post-électorale", qui a fait 3000 morts en cinq mois, a affirmé le représentant du HCR, Mohamed Askia Touré.
Le retour des réfugiés est un enjeu majeur pour la réconciliation nationale, et l'une des priorités du président Alassane Ouattara, plus de cinq ans après la fin de la crise provoquée par le refus de l'ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival.
L'ex-ministre de la Défense Kadet Bertin, Watchard Kedjebo, figure de la Galaxie patriotique, Kacou Brou dit le "Maréchal KB", un des patrons du célèbre syndicat des étudiants Fesci, et Franck Yaon, membre de la garde rapprochée de Gbagbo, ont été accueillis par la ministre de la Cohésion sociale, Mariatou Koné, le ministre de la Défense, Alain Donwahi, ainsi que quelques centaines de supporteurs.
"Cinq ans après... retourner au pays, voir les parents, ça donne de la joie", a affirmé à l'AFP Watchard Kedjebo. Rappelant qu'il avait été un pro-Gbagbo "pur et dur", il a estimé : "Il faut évoluer. La vérité de 2011 n'est pas celle de 2015. Hier, je ne reconnaissais pas le président, mais en 2015 (....) il y a eu une élection", celle de M. Ouattara.
"Nous venons prendre notre place pour apporter notre contribution à (...) la réconciliation", a-t-il dit, espérant que leur retour "va inciter de nombreux (réfugiés)" à rentrer.
De source proche des milieux pro-Gbagbo, certains responsables pro-Gbagbo tenteraient de dissuader les réfugiés de revenir pour peser sur des négociations futures.
Mme Koné a insisté sur le fait que "personne ne serait arrêté au retour" et a laissé entendre qu'une loi d'amnistie était en préparation.
D'après le HCR, plus des deux tiers des 300.000 Ivoiriens ayant fui leur pays pendant ou après le conflit sont rentrés chez eux.
Il reste encore notamment 20.000 réfugiés au Liberia, 7.000 en Guinée et 11.000 exilés pro-Gbagbo au Ghana voisin.
Avec AFP