Coup d'envoi d'un 2e mandat pour le président égyptien Sissi

Le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi, s'adresse à la chambre après sa prestation de serment pour un second mandat de quatre ans, au Caire, le 2juin 2018.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s'est dit "déterminé" à poursuivre la lutte contre le terrorisme et à redresser l'économie, en prêtant serment samedi devant le Parlement pour un nouveau mandat de quatre ans.

"Nous avons fait face ensemble aux défis économiques, sociaux et politiques et leurs effets négatifs sur tous les aspects de la vie", a-t-il déclaré en faisant allusion aux effets des réformes économiques qui touchent notamment le pouvoir d'achat des Egyptiens.

Dans son allocution, prononcée devant les parlementaires, le gouvernement, des responsables de la fonction publique et des autorités religieuses, ainsi que son épouse, il s'est dit "déterminé à poursuivre le chemin".

Il a également assuré que l'éducation, la santé et la culture seraient "en tête" de ses préoccupations.

En outre, après une élection remportée en mars avec plus de 97% des voix, en l'absence d'opposition, réduite au silence, M. Sissi s'est prononcé pour davantage de "consensus" et la "création d'espaces communs". "Seuls ceux qui ont opté pour la violence, le terrorisme et l'extrémisme seront exclus des espaces communs", a-t-il dit.

M. Sissi est régulièrement accusé par les défenseurs des droits de l'Homme de violer les libertés publiques et de réprimer les opposants.

Son investiture intervient en pleine vague d'arrestations d'opposants et membres de la société civile. Parmi eux figurent le blogueur et journaliste Waël Abbas, les blogueurs Chérif Gaber et Chadi Abouzeid ou encore l'opposant Hazem Abdelazim.

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La prestation de serment de M. Sissi, retransmise en direct à la télévision d'Etat, a été saluée par 21 coups de canons.

Avant de prendre la parole, le président a réclamé une minute de silence pour les Egyptiens morts "pour le pays". "Nous avons combattu le terrorisme brutal qui cherchait à saper l'unité de notre patrie", a-t-il ensuite lancé.

Peu avant la cérémonie, des avions de chasse ont dessiné un drapeau égyptien dans le ciel du Caire et des hélicoptères militaires ont survolé le centre de la capitale.

- Economie et sécurité -

Sept ans après la révolte de janvier 2011 qui a provoqué la chute du régime de Hosni Moubarak, M. Sissi devra s'atteler à deux défis majeurs pour son second mandat, la stabilité sécuritaire et le redressement économique.

Depuis le 9 février, l'armée mène une vaste campagne militaire pour "nettoyer" le pays du "terrorisme". Au total, plus de 200 jihadistes et 35 militaires ont été tués dans ce cadre, selon les chiffres de l'armée.

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Les opérations sont menées principalement dans la péninsule du Sinaï (est), théâtre d'une insurrection du groupe Etat islamique (EI).

L'économie égyptienne est par ailleurs en difficulté depuis le soulèvement de 2011 qui a occasionné une période d'instabilité politique.

Depuis 2016, le président Sissi a entrepris une série de réformes comprenant notamment une dévaluation de la devise locale, et la réduction des subventions d'Etat en vue d'obtenir un prêt de 12 milliards de dollars de la part du Fonds monétaire international (FMI).

Si des signes encourageants apparaissent, comme la croissance du PIB qui devrait passer de 4,2% en 2017 à 5,2% en 2018 selon le FMI, les retombées pour l'Egyptien de la rue se font encore attendre.

Dans les quatre ans à venir, le président devrait poursuivre sa politique de grands projets tels que la construction, en cours dans le désert oriental, d'une nouvelle capitale.

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M. Sissi, élu une première fois en 2014 après avoir destitué, en tant que chef de l'armée, son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi l'année précédente, a été réélu en mars avec plus de 97% des suffrages exprimés. Selon les chiffres officiels, 41,5% des inscrits ont participé au scrutin.

Le président sortant n'a eu aucune opposition sérieuse à affronter. Son unique adversaire, Moussa Mostafa Moussa, un homme politique méconnu du grand public, était un de ses plus fervent soutiens.

M. Moussa est arrivé in extremis dans la course après la mise à l'écart par les autorités, ou le renoncement, d'autres prétendants plus sérieux.

Un remaniement ministériel pourrait intervenir dans les prochains jours selon des informations relayées récemment par la presse égyptienne.

Avec AFP