"Un réseau criminel dangereux dédié au trafic de migrant est démantelé, pas de répit pour les marchants de mort", s'est réjoui le ministre de l'Intérieur, Angelino Alfano, sur son compte Twitter.
Au total, 38 personnes -- 25 Erythréens, 12 Ethiopiens et un Italien -- soupçonnées d'avoir participé, à des degrés divers, au trafic de milliers de migrants, ont été arrêtés en Sicile, dans la région de Rome et dans le nord de l'Italie, selon un communiqué de la police.
Ces arrestations ont été rendues possibles par la décision d'un passeur érythréen de 32 ans, arrêté en 2014 en Sicile, de collaborer avec les enquêteurs à Palerme, en intégrant le programme de protection des repentis mis en place pour les mafieux.
"J'ai décidé de collaborer parce qu'il y a eu trop de morts", a-t-il déclaré selon les enquêteurs, en précisant que les migrants engloutis par la Méditerranée ne représentaient qu'une "petite partie" des victimes de ces périples.
Pour la première fois en Italie, il a fourni une description détaillée des activités criminelles de son groupe, un réseau aguerri implanté en Afrique du Nord, en Italie et dans d'autres pays européens, a expliqué la police dans son communiqué.
Il a aussi dressé un catalogue tragique des horreurs de l'organisation, qui n'hésitait pas à tuer ceux qui n'avaient pas suffisamment d'argent pour payer la traversée, afin de revendre leurs organes "à des trafiquants d'origine égyptienne", selon les enquêteurs cités par la presse italienne.
En Italie, leurs activités comprenaient aussi l'importation de khat, une drogue très répandue dans la Corne de l'Afrique, et l'organisation de nombreux mariages blancs, selon le communiqué.
Dans une parfumerie de Rome perquisitionnée en juin dans le cadre de l'enquête, les policiers ont ainsi retrouvé 526.000 euros et 25.000 dollars en liquide, ainsi qu'un registre répertoriant une grande partie des activités du réseau.
Avec AFP