Les autorités camerounaises avertissent les personnes qui refusent de se faire vacciner contre le coronavirus qu'elles pourraient bientôt avoir à payer pour leurs propres soins médicaux si elles contractent la maladie covid-19.
"Pourquoi est-ce que d’autres Camerounais qui eux sont allés à la vaccination et se sont mis un peu à l’abri de cette affaire doivent payer pour celui qui refuse de se faire vacciner?", souligne le ministre de la Santé publique Malachie Manaouda.
"L’Etat ne pourra pas continuer à faire un traitement global aux personnes qui refusent de se faire vacciner’, prévient-il tout en précisant que, "la réflexion se poursuit au niveau du gouvernement".
Jusqu’ici un traitement global et gratuit est offert aux patients atteints de Covid-19 dans les centres spécialisés.
En quête d'une immunité collective
Sur le terrain, une campagne intensive de vaccination lancée le 7 juillet, initialement prévue pour prendre fin cinq jours plus tard, s'est achevée le 17 juillet. L’objectif initial du ministère de la santé a été d’injecter le vaccin à au moins 200.000 personnes.
Au terme des 4 premiers jours de campagne, les statistiques ont fait état de plus de 100.000 personnes qui ont reçu leur première dose de vaccin et de 8381 autres à avoir pris la seconde, affirme un responsable du programme élargi de vaccination.
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Pro vaccin contre le Covid-19
Cabral Libii, député de l’opposition, a été associé à la sensibilisation du public pour la vaccination contre le Covid-19. "Si on se rend compte que pour éradiquer ou contenir une maladie, il faut que tout le monde soit vacciné, ça ne sera pas nouveau", a-t-il confié à la presse au sortir d’une réunion avec le ministre de la santé publique.
Le député du Parti camerounais pour la réconciliation nationale a cependant souhaité que l’on "évalue l’impact des vaccins, est-ce que les vaccins qui existent, qui ont été fabriqués à la va vite, ont des effets secondaires?", s’est-il interrogé.
Officiellement le Cameroun n’a pas encore enregistré de décès suite à la prise de dose de vaccin contre le Covid-19, martèlent les autorités.
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Le vaccin important pour le personnel de santé
Les équipes mobiles et fixes du programme élargi de vaccination ont sillonné l’ensemble du territoire national, du 7 au 17 juillet derniers afin d’accroître le nombre de personnes vaccinées. La campagne, ouverte aux plus de 18 ans, a eu aussi comme cible spécifique le personnel médical.
"Sous d’autres cieux, vous avez compris qu’il y’a une obligation déjà de vaccination de personnel de santé et que celui n’est pas vacciné n’aura pas de salaire", a déclaré Malachie Manaouda, ministre de la santé publique, au cours d’une rencontre avec les responsables des hôpitaux.
"C’’est important que nous n’arrivions pas là, mais que spontanément nous puissions nous faire vacciner dans notre intérêt personnel et puis dans l’intérêt de ceux que nous recevons à l’hôpital ou dans nos bureaux, parce qu’ils peuvent nous dire que nous avons mis leur vie en danger", a-t-il ajouté.
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Craintes suscitées par le variant delta
Dans l’urgence, le gouvernement se prépare aussi à faire face, dès novembre prochain, aux éventuels ravages d’une troisième vague de Covid-19 avec le variant delta.
"Le plateau technique a accru, nous avons construit 13 centres d’isolement et de prise en charge des patients atteints de Covid-19 dans les dix régions, dans tous les hôpitaux, les capacités en termes de lits varient de 22 à 30 lits tout entièrement équipés", selon Ousmane Diaby, chef de la division des études et des projets au ministère de la santé.
Ce responsable précise que le Cameroun est passé de "1 laboratoire à 18 qui peuvent réaliser les tests PCR". Des centres d’isolement ont également été construits à Tiko, Bamenda et de Buea en zone anglophone malgré le contexte sécuritaire marqué par le conflit entre les séparatistes et l’armée régulière.
Le Cameroun a signalé son premier cas de Covid-19 le 6 mars 2020. À ce jour, le pays a enregistré plus de 81 000 cas positifs de coronavirus et 1332 décès, selon un décompte du tableau de bord en ligne de l'Université Johns Hopkins.