"Le gouvernement ne va pas rester les bras croisés, nous voyons bien que les Nigérians souffrent à cause du coût de l'alimentation", a déclaré à la presse le ministre de l'Information Idris Mohammed au sortir de la réunion de mardi à Abuja, qui doit être suivie par deux autres mercredi et jeudi.
"A l'issue des trois réunions prévues, nous pourrons annoncer ce que le gouvernement prévoit de faire", a-t-il ajouté, promettant qu'une solution serait trouvée "très bientôt".
La première réunion a rassemblé à la villa présidentielle dans la capitale notamment le directeur de cabinet du président, Femi Gbajabiamila, et trois ministres (Finances, Agriculture, Information), mais pas le chef de l'Etat, qui n'est rentré que le soir même de son séjour de deux semaines en France pour raisons privées.
Le prix des denrées alimentaires a augmenté de plus de 31% entre mai, date de la prise de fonction de Bola Ahmed Tinubu, et décembre, selon la Banque mondiale.
A cela s'ajoute un triplement des prix du carburant, une inflation à près de 29% en décembre sur les douze derniers mois et une chute du naira, la monnaie locale, qui a perdu plus de 40% de sa valeur en un an dans le pays le plus peuplé du continent.
Lire aussi : Les investisseurs étrangers "refroidis" par la conjoncture économique au NigeriaCette crise économique a immédiatement suivi deux réformes du nouveau président destinées à redresser les finances publiques et attirer les investissements étrangers: la fin des subventions sur les carburants et la libéralisation du naira.
Des centaines de manifestants, principalement des femmes et des jeunes, ont bloqué des routes lundi dans la ville de Minna, capitale de l'Etat nigérian du Niger (centre), pour protester contre la cherté de la vie, et des femmes ont manifesté vendredi dernier à Kano (nord-ouest), pour dénoncer la hausse du coût de la farine.
La Banque centrale du Nigeria a dévalué le naira le 30 janvier, pour la seconde fois en huit mois, afin d'attirer les investissements étrangers, rapprochant la valeur officielle du naira à celle du marché parallèle.
Une mesure "insuffisante" pour Pat Thaker, analyste de la société britannique Economist Intelligence Unit, qui prédit dans une note envoyée à la presse mercredi que "le Nigeria va certainement demander un prêt au FMI cette année".