"Un hélicoptère transportant 16 personnes et se dirigeant vers Tripoli, a été la cible de tirs à 11h43 ce matin. L'appareil s'est écrasé en mer dans la zone d'al-Maya", à l'ouest de la capitale, a déclaré le colonel Mostafa al-Sharkassi. Un chef de la coalition de milices Fajr Libya (Aube de la Libye), "le colonel Hussein Abou Dayya, figure parmi les morts", a-t-il précisé à l'AFP.
"Nous pensons que tous les passagers ont été tués", a indiqué Sharkassi.
Un responsable de la sécurité de la capitale libyenne, contrôlée par un gouvernement non reconnu par la communauté internationale et soutenu par "Fajr Libya", avait indiqué auparavant à l'AFP que l'appareil transportait 23 personnes.
Outre Abou Dayya et trois membres d'équipage, l'appareil transportait selon le colonel Sharkassi, des "civils, dont deux employés de banque chargés de convoyer des sommes d'argent destinées aux fonctionnaires".
"L'hélicoptère n'était pas armé. C'est un acte criminel", a dénoncé le colonel Sharkassi, accusant des groupes armés liés au gouvernement reconnu par la communauté internationale et établi dans l'Est du pays d'être derrière cette attaque.
"En tant qu'état-major des armées dépendant du Congrès général national (CGN, Parlement basé à Tripoli et non reconnu par la communauté internationale), nous riposterons avec force le moment venu et à l'endroit opportun", a souligné le colonel Sharkassi.
De son côté, le ministère de la Défense du gouvernement basé à Tripoli a indiqué que l'hélicoptère avait "essuyé des tirs" et s'était "écrasé en mer", sans donner de précisions sur le nombre des passagers ou celui des victimes.
Dans un communiqué, ce ministère a annoncé "l'état d'alerte maximale des forces armées et des thouwwars (ex-rebelles armés) pour faire face à d'éventuelles répercussions", appelant les citoyens à "fournir toute information susceptible d'identifier les auteurs des tirs contre l'appareil".
Dans l'Est du pays, où siègent le Parlement et le gouvernement reconnus par la communauté internationale, les forces loyales au gouvernement ont nié toute relation avec ce drame.
"Le commandement général des forces armées ont suffisamment de courage pour revendiquer les opérations que leurs unités mènent n'importe où dans le pays", a indiqué son porte-parole, Khalifa el-Obeidi, à l'agence de presse officielle.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 et deux autorités politiques se disputent le pouvoir depuis 2014, celle de Tripoli et l'autre, la seule reconnue internationalement, basée dans l'Est.
Depuis le mois de juillet 2014, les forces des deux camps se livrent des batailles incessantes et quotidiennes dans différentes régions de la Libye, dont nombreux civils payent le prix fort.
La communauté internationale tente de faire pression pour la signature d'un accord sur un gouvernement d'unité, actuellement en discussion sous l'égide de l'ONU.
Avec AFP