La crise au Burundi pourrait avoir des "conséquences dévastatrices", prévient l’UA

La police et l'armée burundaise défont des barricades de l'opposition à Cibitoke, le 25 mai 2015. (AP Photo/Berthier Mugiraneza)

Dans un communiqué reçu ce jeudi, la présidente de l'Union africaine a appelé à un "dialogue inclusif regroupant l'ensemble des acteurs burundais" pour résoudre la crise que traverse ce pays.

L’Union africaine (UA) a réitéré sa "profonde préoccupation" concernant les potentielles "conséquences dévastatrices" de la crise actuelle au Burundi pour le pays et la région des Grands Lacs, si les parties ne parviennent pas à résoudre leurs différends pacifiquement.

La présidente de la Commission de l'UA dénonce dans un communiqué reçu jeudi 5 novembre "la poursuite des actes de violence, ainsi que la multiplication de déclarations de nature à aggraver davantage la tension actuelle et à créer les conditions d'une instabilité encore plus grande, aux conséquences dévastatrices tant pour le Burundi que pour l'ensemble de la région".

Mme Dlamini-Zuma a souligné que "seul un dialogue inclusif regroupant l'ensemble des acteurs burundais pourra permettre au Burundi de surmonter les graves difficultés actuelles" et rappelé les menaces de "sanctions ciblées" brandies en octobre par l'UA contre ceux qui "contribuent à la persistance de la violence et entravent la recherche d'une solution".

La quasi-totalité des dirigeants de l'opposition exclus du dialogue

Les autorités burundaises ont promis l'ouverture rapide d'un dialogue politique, mais en ont exclu par avance les animateurs du mouvement de contestation contre le 3e mandat de M. Nkurunziza, c'est-à-dire la quasi-totalité des dirigeants de l'opposition et de la société civile, à l'intérieur ou en exil.

La volonté acharnée du président Pierre Nkurunziza de briguer un 3e mandat - contraire, selon l'opposition, la société civile et une partie de son camp, à la Constitution et à l'accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006) - a plongé le Burundi dans une grave crise politique émaillée de violences.

Les autorités ont maté à la mi-mai une tentative de coup d'Etat militaire puis étouffé un mois plus tard six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura. M. Nkurunziza a été réélu le 21 juillet lors d'un scrutin contesté.

Mais les violences, qui ont fait 200 morts depuis fin avril selon l'ONU, se sont intensifiées depuis, avec notamment des assassinats ciblés de figures des deux camps, des attaques contre la police et des exécutions sommaires, ainsi que des accrochages entre groupes armés en gestation et forces de sécurité.

Alors que 200 000 personnes ont fui vers les pays voisins, l'ONU a récemment mis en garde contre les risques que le petit pays des Grands Lacs plonge à nouveau dans la guerre civile.

Avec AFP