Cette situation représente environ un quart de la production commune des deux pays et pourrait avoir des conséquences importantes pour les agriculteurs et les marchés mondiaux.
Lire aussi : Cacao ivoirien : Hausse du prix d'achat bord champ en vue, vers une meilleure rémunération des producteurs ?Ces fèves avaient été prévendues à des prix très inférieurs aux prix mondiaux actuels, autour de 2 000 livres (2 508,00 dollars) la tonne, alors que les prix du cacao LCCc2 se situent actuellement autour de 8 000 livres la tonne. En conséquence, les producteurs ouest-africains ne pourront pas profiter pleinement de la hausse des prix.
Face à la pénurie de fèves, les producteurs ont décidé de reporter les livraisons à la prochaine saison de récolte, qui débutera en octobre 2024. Cette décision aura des répercussions sur les approvisionnements mondiaux de cacao et pourrait maintenir les prix à un niveau élevé à court terme.
Un système de prix défavorable aux agriculteurs
Les autorités cacaoyères de Côte d'Ivoire et du Ghana ont mis en place un système de prévente qui permet de fixer un prix "à la ferme" pour la saison suivante. Ce système vise à protéger les agriculteurs de la volatilité des prix mondiaux.
Lire aussi : Le Ghana augmente le prix du cacao de 50 % pour soutenir les producteurs et lutter contre la contrebandeCependant, dans le contexte actuel de hausse des prix, les agriculteurs sont pénalisés par les contrats prévendus à des prix très bas. Ils ne bénéficieront pas pleinement de l'augmentation des prix mondiaux et toucheront des revenus inférieurs à ceux de leurs homologues dans d'autres pays producteurs de cacao.
Contrebande et désinvestissement des agriculteurs
Cette situation défavorable pousse de nombreux agriculteurs ivoiriens et ghanéens à faire passer leurs fèves en contrebande vers des pays voisins où ils obtiennent des prix plus élevés. Cette tendance devrait se poursuivre la saison prochaine, aggravant encore la pénurie de fèves dans la région.
De plus, face à des prix bas et à une récolte réduite, les agriculteurs sont moins enclins à investir dans leurs cultures. Ils risquent de ne pas tailler leurs arbres et d'appliquer moins d'engrais et de pesticides, ce qui pourrait limiter la production future.
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Les experts du secteur appellent à une meilleure transmission des signaux de prix aux agriculteurs. Ils estiment que les prix à la ferme devraient être fixés en fonction des prix mondiaux du cacao, afin de mieux rémunérer les producteurs et d'encourager les investissements dans les plantations.