Le Conseil constitutionnel du Mozambique confirme la victoire du parti au pouvoir

Le Conseil constitutionnel mozambicain en pleine séance.

Le Conseil constitutionnel du Mozambique a confirmé lundi la victoire électorale du parti historique au pouvoir avec 65,17% des voix, après deux mois de contestation qui ont plongé ce pays d'Afrique australe dans une crise politique sans précédent, faisant plus d'une centaine de morts.

Malgré les appels à un "nouveau soulèvement populaire" du principal opposant qui conteste le scrutin, la présidente du Conseil constitutionnel, la juge Lucia da Luz Ribeiro a proclamé "élu président de la République du Mozambique Daniel Francisco Chapo", candidat du Frelimo, parti à la tête de l'Etat lusophone depuis un demi-siècle. Dans son annonce solennelle, en direct à la télévision, elle a déclaré le président Daniel Chapo vainqueur avec 65,17% des voix, soit cinq points de moins que le score établi par la commission électorale il y a deux mois.

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Le principal opposant Venancio Mondlane, qui revendique la victoire électorale lors des élections du 9 octobre, a gonflé son score de quatre points mais n'a remporté que 24,19% des suffrages, selon le Conseil constitutionnel. Cet ancien commentateur politique à la télé, passé depuis quelques semaines dans la clandestinité à l'étranger et qui croyait l'alternance à portée de main, affirme être arrivé en tête, avec 53% des voix selon un décompte parallèle, lors de ces élections marquées par des irrégularités selon différentes missions d'observation internationales.

Sur la base de ces résultats définitifs, le Frelimo conserve largement la majorité avec 171 députés sur 250, même s'il a 24 sièges de moins à l'Assemblée par rapport aux premiers résultats. Refusant tout compromis avec le Frelimo, "Venancio", comme l'appelle simplement la population, avait lancé un ultimatum aux autorités cette semaine : "La décision du Conseil constitutionnel conduira le Mozambique soit à la paix, soit au chaos", avait-il lancé dans une de ses habituelles vidéos en direct sur les réseaux sociaux.

La contestation, qui ne s'est pas essoufflé en deux mois, a coûté la vie au moins à 130 personnes, d’après l’ONG locale Plataforma Decide, pour la plupart des manifestants tués à balles réelles. Suivant l'appel de l'opposant à "paralyser" ce pays parmi les plus pauvres et inégalitaires de la planète, la capitale Maputo avait des airs de ville fantôme lundi dans l'attente de l'annonce.

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Les principaux axes conduisant dans l'agglomération étaient bloqués par des barricades de l'opposition rendant ses avenues désertes tandis que des barrages de polices empêchaient l'accès au palais présidentiel ainsi qu'au siège du Conseil constitutionnel.