"Nous lançons un appel à tous les riverains, en aval (ndlr: du territoire nigérien) à Malanville au Bénin et au Nigeria, parce que la propagation des eaux se poursuit", a déclaré samedi soir à la télévision nigérienne, Soungalo Koné, un responsable de l'ABN.
"Tout ce que nous enregistrons comme montée d'eau va se propager vers" le Bénin et le Nigeria, a-t-il insisté. Après une première "alerte jaune", l'ABN a décrété jeudi "l'alerte orange", dernier niveau avant "l'alerte rouge", a-t-il noté.
Ces crues sont favorisées par les fortes pluies qui s'abattent depuis juin sur le Niger et le Mali.
"C'est une question d'heures pour atteindre l'alerte rouge, car il y une montée soudaine des eaux", a prévenu Lawan Magadji, le ministre nigérien de la gestion des Catastrophe.
La crue "menace" les villages insulaires et plusieurs quartiers de Niamey, a mis en garde le ministre à la télévision.
D'ores et déjà, le ministre a annoncé un plan d'évacuation des résidents des zones affectées et un "renforcement" des digues de protection.
Des sites ont même été aménagés pour accueillir les populations déplacées, a-t-il assuré. La quasi-totalité du million et demi d'habitants de Niamey vivent sur les rives du fleuve et certains ont même construit leurs maisons dans son lit.
Pour ne pas être surpris par une autre montée soudaine des eaux, des habitants ont constitué des "brigades" pour "veiller" sur les rivages.
"Une quinzaine de villages" sur les rives du fleuve, abritant des milliers de personnes, ont été évacués cette semaine dans la région de Dosso dans le sud-ouest du pays, proche du Bénin et du Nigeria, a relevé le ministre.
Les fortes pluies qui s'abattent depuis juin sur le Niger ont déjà fait 44 morts - dont 17 morts à Niamey - et plus de 80.000 sinistrés dans tout le pays, selon le dernier bilan officiel. Un paradoxe pour ce pays majoritairement désertique.
Avec AFP