Cuba-Etats-Unis: insatisfaction mutuelle un an après le début de la normalisation ?

Malgré l'annonce du 17 décembre 2014 par les présidents Barack Obama et Raul Castro, suivie d'une rencontre historique en avril 2015 au Panama, le commerce bilatéral reste limité et l'entrave de l'embargo encore plus présente dans l'esprit des Cubains

Cela fait un an que Cuba et les Etats-Unis ont renoué le contact et ouvert le vaste chantier de la normalisation de leurs relations, mais le rapprochement entre ces deux anciens ennemis de la guerre froide reste d'abord suspendu à la levée de l'embargo imposé en 1962 par Washington.

Le 17 décembre 2014, les présidents Barack Obama et Raul Castro annonçaient à la surprise générale leur volonté de tourner la page après plus d'un demi-siècle d'affrontements et de provocations de part et d'autre du Détroit de Floride.

En juillet dernier, les deux pays rétablissaient leurs relations diplomatiques et Cuba obtenait son retrait de la liste noire américaine d'"Etats soutenant le terrorisme".

Parallèlement, hauts responsables, délégations d'entrepreneurs, sportifs et artistes américains se sont bousculés à La Havane pour prendre le pouls de l'ouverture mais aussi donner une portée symbolique à ce processus historique.

Mais passées l'annonce spectaculaire de fin 2014 et une rencontre historique entre MM. Obama et Castro au Sommet des Amériques, en avril au Panama, le commerce bilatéral demeure limité et l'embargo américain entrave toujours l'ouverture économique entamée ces dernières années par Raul Castro.

A l'exception d'une série d'allègements concédés depuis l'annonce du dégel, l'embargo interdit toujours aux Américains d'investir et de faire du tourisme sur l'île, et Washington menace de fortes amendes les entreprises ayant des ramifications aux États-Unis qui se risquent à faire des affaires à Cuba.

De leur côté, les autorités cubaines "ont répondu de manière très prudente aux initiatives" américaines en vue d'assouplir l'embargo, souligne Jorge Duany, du Cuban Research Institute de l'université de Floride.

A plusieurs reprises cette année, le président Obama a exprimé sa volonté de lever l'embargo, mais la décision appartient au Congrès, dont la majorité républicaine reste globalement hostile au rapprochement avec La Havane.

(Avec AFP)