Des morts et des dizaines de blessés dans des violences dans le Centre-Est ivoirien

Des gendarmes ivoiriens patrouillent près du domicile de l'ancien président Henri Konan Bédié, le 7 novembre 2020 à Abidjan, après l'arrestation de l'opposant Pascal Affi N'Guessan.

Des affrontements intercommunautaires, dans le sillage de la réélection du président Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé, ont fait lundi des morts et des blessés à Daoukro, dans le centre-est de la Côte d'Ivoire, fief de l'ancien président Henri Konan Bédié, selon la préfète de la région.

"Les affrontements intercommunautaires ont fait lundi à Daoukro trois morts et 41 blessés", a déclaré à l'AFP la préfète Solange Aka.

"Une (personne) à été décapitée et une autre" est morte brûlée, a précisé la préfète, indiquant que le blocage des routes par des militants rendait difficile l'évacuation des blessés.

Ces trois morts ont été confirmés par le président du conseil régional, Adam Kolia Traore.

L'opposition ivoirienne avait appelé à une journée de mobilisation qui a été émaillée d'incidents dans plusieurs villes du sud du pays.

Au moins 17 personnes ont été tuées depuis le scrutin du 31 octobre et au total près d'une cinquantaine de personnes sont mortes depuis l'annonce de la candidature de M. Ouattara au mois d'août.

Le Conseil constitutionnel a validé lundi la réélection du président Alassane Ouattara sur un score écrasant de 94,27% des voix, dernière étape avant son investiture en décembre.

L'ancien Premier ministre ivoirien Pascal Affi N'Guessan, candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020 à Abidjan, le 15 octobre 2020.

Les violences à Daoukro avaient commencé avant qu'on apprenne que le Conseil allait proclamer les résultats.

Des incidents se sont également déroulés lundi à Bouadikro et Bongouanou, fiefs du porte-parole de l'opposition Pascal Affi N'Guessan, selon des habitants, ainsi qu'à Abidjan dans le quartier populaire de Yopougon.

Dans la nuit de vendredi à samedi, M. Affi N'Guessan, 67 ans, a été arrêté à Akoupé, une localité située à environ 100 km au nord d'Abidjan. Dimanche, la police ivoirienne avait diffusé une vidéo de lui, espérant ainsi étouffer les rumeurs selon lesquelles il aurait été tué.

La crainte d'une escalade des violences reste présente en Côte d'Ivoire, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.