Arrestation de Pulcherie Gbalet, responsable proche de l'opposition ivoirienne

Pulchérie Edith Gbalet à Abidjan en Côte d'Ivoire le 12 août 2020. (Facebook/ Pulchérie Edith Gbalet)

Une responsable de la société civile en Côte d'Ivoire, Pulcherie Gbalet, qui avait appelé à des manifestations contre un troisième mandat du président Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, a été arrêtée à Abidjan, a annoncé dimanche son entourage.

Pulcherie Gbalet, présidente d'Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), organisation de la société civile proche de l'opposition a été arrêtée dans la nuit de samedi à dimanche "en compagnie de deux de ses collaborateurs par des hommes encagoulés", a affirmé à l'AFP Samba David, responsable de l'ONG la Coalition des indignés de Côte d'Ivoire (CICI).

L'activiste ivoirienne est actuellement "détenue à Abidjan dans les locaux de l'Unité de lutte contre le grand banditisme (ULGB, une section de la police)" qui l'accuse "d'incitation à la révolte et d'appel à l'insurrection", a ajouté M. Samba, dénonçant "des accusations pré-fabriquées".

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A l'appel de l'opposition et de la société civile dont ACI, les manifestations liées à l'annonce de la candidature de M. Ouattara et interdites par le pouvoir, ont dégénéré en violences pendant trois jours, faisant six morts et une centaine de blessés.

"68 personnes ont été interpellées pour troubles à l’ordre public, incitation à la révolte, violence sur les forces de l’ordre et destruction de biens d’autrui", au cours de ces manifestations, selon le bilan officiel fourni vendredi.

Le président Alassane Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait annoncé dans un premier temps en mars passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet d'un infarctus.

Après sa mort, M. Ouattara a annoncé le 6 aout qu'il briguerait finalement un troisième mandat.

La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l'interprétation de la réforme adoptée en 2016: les partisans de Ouattara affirment qu'elle a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.