Jeudi, des échauffourées avaient opposé forces de l'ordre et habitants du quartier populaire d'Adjamé village pendant que des engins de chantiers détruisaient maisons et commerces pour la construction d'une route.
"C'est dommage qu'il y ait eu deux pertes en vies humaines et nous voudrions en profiter pour présenter tous nos condoléances aux familles éplorées", a déclaré Kobenan Kouassi Adjoumani, lors d'un point de presse.
"Ce sont des incidents regrettables", a poursuivi le porte-parole du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), sans préciser les circonstances de ces décès.
Ces opérations de démolitions, appelées "déguerpissements", ne sont pas nouvelles mais ont repris massivement en février dans plusieurs quartiers du district d'Abdijan.
Les autorités les justifient par la nécessité d'assainir la métropole de 6 millions d'habitants, mais aussi par la construction de nouvelles infrastructures comme des routes, des ponts ou le futur métro au travers de ces quartiers.
Lire aussi : Échauffourées à Abidjan entre forces de l'ordre et habitants pendant des démolitionsLa question de l'indemnisation des personnes "déguerpies" revient régulièrement dans le débat public, certains assurant ne rien avoir reçu de la part de l'Etat.
"Il y a des gens qui disent +on a été indemnisés, on nous a sensibilisés à partir+, d'autres ont tenu tête en voulant rester", a déclaré M. Adjoumani, en estimant que "quand il s'agit de développer, on a besoin de déclarer d'utilité publique certaines zones".
"C'est un remède certes amer, mais un remède salutaire pour notre pays", a-t-il ajouté.
La semaine dernière, une brigade formée de près de 300 agents a par ailleurs été lancée sur le territoire du district, pour lutter contre le désordre urbain en faisant notamment appliquer des mesures interdisant la mendicité ou certains commerces informels.