Le parti de Gbagbo dénonce des "arrestations arbitraires" en Côte d'Ivoire

Un homme marche devant le palais de justice d'Abidjan, le 6 novembre 2019.

Le Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI, opposition), la formation politique de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a dénoncé mercredi des "arrestations arbitraires et illégales", après l'interpellation d'un ancien ministre, également cadre du parti.

Le secrétaire général du PPA-CI, Jean Gervais Tchéidé, a accusé le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), de vouloir "intimider" et "réduire au silence (...) toute opposition politique par la répression brutale et la terreur", estimant qu'il s'agit d'une "dérive dictatoriale", à un an de l'élection présidentielle de 2025.

Lors d'une conférence de presse à Abidjan, il a notamment dénoncé l'"enlèvement" samedi de Charles Rodel Dosso à son domicile de Bingerville (ouest d'Abidjan) "devant sa femme et ses enfants, par un commando d'hommes armés encagoulés". Joint par téléphone, Huyo Kano Blé, avocat de M. Dosso, a confirmé les circonstances de son arrestation en précisant que son client est accusé, entre autres, de "troubles à l'ordre public". Il été placé en détention provisoire au Pôle pénitentiaire d'Abidjan, "pour toute la durée de l'enquête", a-t-il ajouté.

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Le parquet n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP mercredi sur ce sujet. Toujours selon Me Kano Blé, les faits reprochés à Charles Rodel Dosso sont "tous en relation avec la marche du 13 septembre, organisée par la société civile".

Ce jour-là, une marche de protestation notamment "contre la cherté de la vie" avait rassemblé quelques dizaines de personnes à Abidjan, malgré son interdiction par les autorités. Une trentaine de manifestants avaient été arrêtés au cours de cette marche et dans les jours qui ont suivi. Parmi elles, 19 ont été condamnées à six mois d'emprisonnement et au paiement de 100.000 F CFA (environ 150 euros) d'amende, a indiqué Me Kano Blé, qui défend également les accusés dans ce dossier.

En août, deux cadres de Générations et peuples solidaires (GPS), mouvement politique d'opposition de l'ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, aujourd'hui en exil, avaient été condamnés à deux ans de prison ferme. L'un pour "diffusion de nouvelles fausses de nature à porter atteinte au moral de la population" et "atteinte à l'ordre public" et le second pour "maintien illégal d'un parti politique".