Ces incidents surviennent moins d'un mois après les violences intercommunautaires qui ont ravagé à moins de 100 km de Zuenoula, la ville de Beoumi se soldant par 14 morts et une centaine de blessés. Une altercation entre un chauffeur de taxi-brousse malinké et un conducteur de moto-taxi baoulé est à l'origine des violences.
Lire aussi : Violences communautaires : le bilan s'alourdit à 11 mortsA Zuenoula, les affrontements sont nés de la rivalité entre des chefs locaux. "Le chef Robert Djè Bi Djè a été tué par une arme à feu dans la nuit de mercredi. Certains de ses proches estiment que c'est un assassinat, c'est la raison de leur révolte" a déclaré par téléphone à l'AFP un habitant de la ville, Soro Porikaha.
Selon plusieurs témoins joints par téléphone, des centaines de sympathisants en colère ont saccagé la préfecture de Zuenoula et paralysé la ville jeudi.
Une source indique que le chef assassiné, qui était également président des chefs du département de Zuenoula, avait été déchu de ses fonctions par le préfet de la ville qui avait nommé par arrêté un autre chef à sa place.
La tension est toujours vive ce vendredi dans la ville car les sympathisants du chef assassiné "sont toujours à la recherche du préfet", selon Soro Porikaha.
"C'est essentiellement une querelle entre autochtones. Un groupe n'a pas apprécié la destitution du chef Robert Djè Bi Djè, qui a été désigné pourtant à travers des rythmes coutumiers comme chef. Leur colère a pris de l'ampleur avec son assassinat", a expliqué au téléphone un professeur résidant à Zuenoula, préférant rester anonyme.
A Beoumi, sept des quatorze morts ont été enterrés ce vendredi, au cours d'une cérémonie sous forte protection des forces de sécurité (militaires, gendarmes, policiers) et en présence du ministre de la Communication Sidi Touré et des chefs traditionnels de la ville, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Des centaines d'habitants de la ville, où tous les magasins étaient fermés, ont assisté aux obsèques.