Ouattara promet une nouvelle commission électorale pour la présidentielle de 2020

Le président ivoirien Alassane Ouattara à Abidjan, le 30 novembre 2017.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a promis, dans son discours de nouvel an, une nouvelle Commission électorale indépendante (CEI) pour la présidentielle de 2020, donnant ainsi satisfaction à l'opposition et à la société civile qui réclamaient une réforme à cor et à cri.

"La nouvelle composition de la CEI (...) sera effective pour les élections de 2020", a affirmé M. Ouattara, en précisant qu'il avait demandé au Premier ministre "d'inviter dès le mois de janvier 2019 les responsables des partis politiques à se joindre au gouvernement en vue du réexamen de la composition de la CEI".

"J'exhorte tous les acteurs, y compris la société civile, à participer. Je souhaite que les échanges et contributions se fassent conformément à notre tradition de dialogue, d'ouverture et de respect afin de renforcer la confiance dans ce maillon essentiel du processus électoral", a-t-il précisé.

Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), le parti de l'ancien président Henri Konan Bédié, les deux tendances du Front populaire ivoirien (FPI) de l'ancien président Laurent Gbagbo et la société civile demandaient cette réforme depuis des mois.

La crédibilité de la CEI est jugée cruciale en vue de la présidentielle de 2020 qui s'annonce tendue, dix ans après la crise post-électorale ivoirienne. Celle-ci avait fait plus de 3000 morts après le refus du président Gbagbo d'admettre sa défaite à l'issue d'un scrutin très contesté.

Le président Ouattara avait déjà promis cette réforme en août mais les élections locales d'octobre ont été organisées par la même CEI, au grand dam de l'opposition.

"Si nous voulons que l'élection présidentielle de 2020 soit crédible et nullement entachée d'irrégularités, il faut revoir la CEI", avait récemment lancé Jean-Louis Billon, ancien ministre et poids-lourd de l'opposition.

Le président a aussi promis lors de son allocution un grand effort social, avec un programme de 727,5 milliards de F CFA (1,1 milliard d'euros) sur deux ans, qui "abordera toutes les problématiques sociales avec beaucoup plus d'ampleur et de pragmatisme".

Ce plan comprend notamment une baisse de 20% du tarif de l'électricité pour les plus défavorisés, "un recrutement exceptionnel de 10.300 enseignants", l'équipement d'écoles avec 500.000 tables-bancs ou la "construction ou réhabilitation" d'une "cinquantaine d'établissements hospitaliers et 600 centres de santé".

Les populations les plus pauvres tardent à toucher les fruits d'une croissance moyenne de 8% dont a bénéficié le pays sur les trois dernières années.

Avec AFP