Damas dément l'utilisation d'arme chimique

Victimes de l'attaque chimique présumée à Damas, Syrie, le 4 avril 2017.

L'armée syrienne "n'a pas utilisé et n'utilisera jamais" des armes chimiques contre son propre peuple, "pas même" contre les rebelles et les jihadistes, a affirmé jeudi le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem.

"Je peux vous assurer une nouvelle fois que l'armée arabe syrienne n'a pas utilisé et n'utilisera jamais ce genre d'armes contre notre propre peuple, contre nos enfants, pas même contre les terroristes qui ont tué notre peuple", a affirmé M. Mouallem lors d'une conférence de presse à Damas.

M. Mouallem réagissait aux accusations de plusieurs capitales occidentales mettant en cause le régime syrien après une attaque chimique présumée ayant fait au moins 86 morts dont 30 enfants dans la ville syrienne de Khan Cheikhoun (nord-ouest) aux mains des rebelles et des jihadistes.

"La première frappe menée par l'armée de l'air syrienne a eu lieu à 11H30 (08H30 GMT) sur un entrepôt de munitions appartenant au Front Al-Nosra (ex-branche d'Al-Qaïda) et contenant des susbtances chimiques", a avancé le ministre.

Cette explication concorde avec la version de la Russie, allié du régime de Damas. L'armée russe a en partie disculpé le régime en affirmant en matinée que l'aviation syrienne avait frappé un "entrepôt" des rebelles contenant des "substances toxiques".

Interrogé sur les déclarations musclées de l'administration américaine de Donald Trump, qui a brandi la menace d'une action unilatérale, le ministre syrien a affirmé que "les membres permanents du Conseil de sécurité ont la responsabilitéde préserver la paix et la sécurité dans le monde, selon la charte" de l'ONU. "De ce fait, ils ne peuvent pas agir de manière unilatérale", a-t-il souligné.

Concernant l'éventuelle mise en place d'une commission d'enquête sur l'attaque, M. Mouallem a soutenu qu'elle devait "impartiale et non politisée et largement représentative". "Elle doit être lancée de Damas et pas de la Turquie", qui soutient la rébellion, a-t-il ajouté.

Interrogé par l'AFP pour savoir si le régime allait présenter des preuves sur la non-implication du régime dans l'attaque, il a répondu: "comment puis-je aller à Khan Cheikhoun qui est sous le contrôle d'Al-Nosra?"

"Nous fournissons à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) des informations de nos services de renseignements concernant le transport de matériel de l'Irak vers la Syrie, et de la Turquie vers la Syrie", a-t-il ajouté.

La mort de dizaines de personnes dont beaucoup d'enfants dans l'attaque a provoqué un tollé international. Les pays occidentaux multiplient les efforts pour faire voter jeudi une résolution à l'ONU condamnant cette "attaque chimique", la deuxième la plus meurtrière du conflit syrien.

Des médecins présents sur les lieux ainsi que des ONG internationales comme Médecins sans frontières (MSF) ont évoqué l'utilisation d'"agents neurotoxiques".

Avec AFP