Cet appel est intervenu après une nouvelle attaque meurtrière, perpétrée samedi dans un village du Darfour-Ouest.
Le lendemain, le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok avait annoncé que les forces de sécurité seraient déployées au Darfour pour y protéger "les citoyens et la saison agricole".
"La Minuad espère que ces forces seront déployées le plus tôt possible et qu'elles seront équipées et formées de manière adéquate pour protéger tous les habitants du Darfour sans exception", affirme mardi la mission ONU-UA de maintien de la paix.
"La population civile du Darfour a assez souffert, elle a le droit de vivre en paix et en sécurité sans avoir peur d'être attaquée", poursuit-elle dans un communiqué, soulignant qu"'il incombe en premier lieu au gouvernement de protéger les civils notamment dans les régions où la Minuad s'est retirée pour cause de réduction de ses effectifs".
Le ministre de l'Intérieur AlTrefi Idriss avait annoncé dimanche l'envoi de la troupe postée à Khartoum dans les régions où se produisent des troubles "pour assurer la sécurité des habitants". Il avait jugé qu'il fallait "utiliser la force pour protéger les citoyens et leur propriétés".
Dans cette cette immense région de 400.000 km2, dont presque la moitié est désertique, des années de violences opposent sur la question sensible des terres et de l'eau les tribus nomades arabes aux agriculteurs issus de tribus africaines.
Les premiers pratiquent l'élevage (moutons, vaches, chameaux), en pratiquant la transhumance, tandis que les seconds cultivent des céréales (mil et sésame notamment), arachides, tabac et oranges.
Si la guerre du Darfour déclenchée en 2003 a perdu d'intensité ces dernières années, la région est le théâtre de violences avec des milices armées qui mènent des raids meurtriers contre les agriculteurs.
Selon l'ONU, 500 hommes armés ont attaqué samedi la localité de Masteri, à 48 km de la capitale provinciale d'El Geneina, au Darfour-ouest, tuant plus de 60 personnes, en majorité de la communauté Masalit, et en blessant 60 autres.
Plusieurs maisons dans le nord, le sud et l'est du village ont été pillées et brûlées ainsi que la moitié du marché local, a indiqué dimanche le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU à Khartoum.