De George Washington à Elton John: 1h22 avec Trump

Le président Donald Trump lors de sa conférence de presse, mercredi 26 septembre 2018, à New York. (AP Photo / Mary Altaffer)

"Quel monde, waouh!". Donald Trump entre en scène, s'installe derrière le pupitre et, d'entrée, donne le ton. Il raconte, tempête, fanfaronne, ironise.

Pendant près d'une heure et demi, le 45e président des Etats-Unis a répondu mercredi, à New York, aux questions des journalistes, dans un vertigineux tourbillon de mots.

Debout, devant une large rangée de drapeaux américains, l'ancien homme d'affaires parle beaucoup de lui, passe sans crier gare d'une anecdote à des considérations sur la marche du monde.

La Chine, les femmes, l'Iran, la Cour suprême, les Kurdes, le socialisme, Justin Trudeau, l'industrie de l'acier, Israël, la gloire.

Sans notes. Et avec un plaisir évident même s'il assure qu'il fréquente les médias depuis "trop longtemps".

Comme à son habitude, il s'emploie à distribuer les bons et les mauvais points.

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"Vous faites du bon boulot", lance-t-il à l'adresse d'une journaliste de Fox News, avant de lui demander un peu plus tard une confirmation sur un pourcentage.

"Dîtes +Merci monsieur Trump+", suggère-t-il à un journaliste du New York Times assurant que c'est grâce à lui que le chiffre d'affaires du quotidien est en hausse.

Depuis le Lotte New York Palace, sur Madison Avenue, à quelques centaines de mètres de la Trump Tower, le président de 72 ans semblait ne jamais vouloir s'arrêter.

Les démocrates ?

"Si on amenait George Washington (...) les démocrates voteraient contre lui", lance-t-il pour dire son exaspération face à ce qu'il considère être une obstruction systématique de ses adversaires politiques sur son candidat à la Cour suprême accusé d'abus sexuels dans sa jeunesse.

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"Et il a peut-être fait des choses peu avouables, qui sait?"

Les agressions sexuelles ?

"J'ai été accusé, j'ai été accusé. Fausses accusations!", tonne-t-il lorsqu'un journaliste évoque les nombreuses femmes l'ayant mis en cause pour des gestes déplacés ou des agressions sexuelles.

"Cela a eu un impact sur la façon dont je vois les choses (...) Je les vois d'une façon très différente de ceux qui sont assis chez eux et regardent la télévision".

Accusatrice et accusé ?

"Cela peut arriver dans l'autre sens (...) Je pourrais choisir une femme et elle pourrait être accusée aussi pour des faits très anciens", avance-t-il, interrogé sur les raisons pour lesquelles il semble systématiquement prendre la défense des hommes accusés d'agression sexuelle.

Les journalistes ?

"Les gens savent qu'il y a beaucoup de +Fake News+ beaucoup de gens assis ici sont faux", assène-t-il, reprenant l'un de ses couplets préférés sur les estrades de campagne.

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La célébrité ?

"Je suis quelqu'un de célèbre depuis très longtemps", lance-t-il pour mieux expliquer pourquoi il a fait l'objet de ce qu'il décrit comme des fausses accusations de la part de femmes en quête "de célébrité, d'argent".

Relations internationales ?

"La Chine est un endroit très spécial et l'Iran est un endroit très spécial", lâche-t-il avant d'expliquer les relations avec ces deux pays sont, pour des raisons distinctes, difficiles.

La politique, le pouvoir ?

"Je dois dire que je connais beaucoup de démocrates qui disent des trucs et, en même temps, me font un clin d'oeil".

Les femmes ?

"J'ai toujours dit que les femmes étaient plus intelligentes que les hommes".

Les Kurdes ?

"Ce sont des gens formidables, des guerriers formidables".

"Vous, Monsieur Kurde", lance-t-il quelques minutes plus tard à l'adresse d'un journaliste à qui il avait promis une question.

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Le temps ?

"On va prendre quelques questions, on a plein de temps", dit-il après une brève introduction sur ses rencontres du jour.

"Je pourrais faire cela toute la journée", s'amuse-t-il après une réponse à une question dont il est semble-t-il satisfait.

Les rires ?

"Ils ne riaient pas de moi, ils riaient avec moi", assure-t-il, interrogé sur les rires qui ont accueilli la veille le début de son discours à la tribune de l'ONU, lorsqu'il a affirmé, très sérieux, avoir accompli plus de choses que n'importe qui d'autre dans l'histoire des Etats-Unis.

Xi Jinping ?

"Je vais l'appeler demain et lui dire: Hey, comment vas-tu?", propose-t-il dans un sourire après avoir expliqué que le président chinois, n'était "peut-être" plus vraiment son ami.

"Ils font des études sur Trump", lâche-t-il un peu plus tard pour souligner à quel point les Chinois sont intrigués par ce président si différent de ses prédécesseurs.

Quitter la scène?

"Elton John a dit: +si le dernier morceau se passe bien, ne revenez jamais+", explique-t-il, dissertant sur le risque d'un "bis" qui fait un flop et laisse un goût amer en bouche à tous les spectateurs.

"Bon, allons-y. J'espère que vous ne me le ferez pas regretter".

Avec AFP