Des agents du Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) ont arrêté vendredi Khaled Omar, le vice-président du parti du Congrès soudanais, qui avait critiqué la décision du gouvernement d'augmenter de 30% les prix de l'essence et du diesel pour tenter de stabiliser son économie en difficulté.
Depuis, deux autres membres de son parti ont été arrêtés, a indiqué à l'AFP Bakri Youssef, membre du Congrès soudanais.
Trois militants du Baath ont eux aussi été arrêtés au cours des deux derniers jours, selon le porte-parole de ce parti, Mohamed Diaddin.
Et le parti communiste a lui aussi annoncé sur sa page Facebook l'arrestation d'un de ses membres, Mohideen Al-Jallad.
Dimanche, de petits groupes de manifestants ont brûlé des pneus et essayé d'organiser des manifestations dans deux quartiers de Khartoum, mais ils ont rapidement été dispersés par la police, a constaté un journaliste de l'AFP.
La hausse des prix des carburants est un sujet sensible au Soudan, dont les réserves en pétrole ont été amputées des trois quarts environ lorsque le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en 2011, après des décennies de conflit avec Khartoum.
En septembre 2013, le gouvernement avait levé les subventions à l'essence, provoquant des manifestations et une hausse des prix de plus de 60%. Des dizaines de manifestants avaient été tués dans la répression qui avait suivi.
Les services de sécurité soudanais détiennent souvent des opposants et des militants ayant critiqué les politiques du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989.
Au moins 17 membres du parti du Congrès soudanais ont ainsi été détenus pour cette raison en août 2015. Un mois plus tard, quatre membres du parti "Réforme maintenant" étaient arrêtés.
"Nous combattrons cette politique (d'augmentation des prix de l'essence) par tous les moyens. Elle est une preuve que le régime brutal doit s'en aller immédiatement", a affirmé dans un communiqué le parti d'opposition Umma. Le parti du Congrès soudanais a également promis de continuer sa campagne "jusqu'à ce que le régime soit renversé".
Avec AFP