"Selon la Constitution russe, nous ne pouvons priver personne de sa nationalité. Mais nous pouvons annuler les décisions qui ont permis (qu'une personne) obtienne la nationalité russe", a déclaré M. Poutine dans un entretien à la chaîne d'informations Mir 24, diffusé mercredi.
"Nous sommes en train de mener des consultations avec nos services juridiques et je pense qu'une décision sera prise au plus vite", a-t-il ajouté.
Il a simplement évoqué comme cibles de cette mesure les personnes "impliquées dans les activités criminelle de l'Etat islamique", sans préciser si elles devaient avoir été condamnées pour terrorisme comme c'est le cas dans plusieurs pays comme le Kazakhstan auquel il a fait référence.
Selon Vladimir Poutine, près de 10.000 ressortissants des pays de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) réunissant d'ex-républiques soviétiques combattent actuellement en Syrie, dont 5.000 viennent d'Asie centrale et environ 4.500 de Russie.
Aucun de ces combattants "ne doit pouvoir revenir dans notre pays", a-t-il déclaré.
Akbarjon Djalilov, l'auteur présumé de l'attentat de Saint-Pétersbourg ayant fait 14 morts le 3 avril, avait la nationalité russe depuis ses 16 ans mais était né dans le sud du Kirghizstan, dans la région d'Osh, connue pour avoir fourni d'importants contingents au groupe EI en Syrie et en Irak.
L'attentat n'a pas été revendiqué par l'organisation EI contrairement à d'autres attaques récentes contre les forces de l'ordre russes, surtout près du Caucase.
En France, la déchéance de nationalité est possible pour les personnes naturalisées condamnées pour acte de terrorisme à condition de ne pas avoir pour résultat de les rendre apatrides. La proposition du président François Hollande de l'élargir aux binationaux nés Français condamnés pour terrorisme avait été abandonnées l'an dernier après de vifs débats.
La déchéance de nationalité, sujet de controverse au Canada également, est possible au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, et dans plusieurs autres pays, comme la Grèce, le Bahrein, l'Autriche, le Koweït et Israël.
Avec AFP