Déficit céréalier au Burkina Faso

  • Zoumana Wonogo
La saison agricole 2017_2018 a été marquée par des pluies précoces qui se sont arrêtées tout aussi prématurément dans ce pays dont l’économie dépend essentiellement de la pluviométrie. A cela s’ajoute les attaques des chenilles et des oiseaux granivores. Les conséquences se sont vite fait sentir sur la production céréalière.

"La production céréalière prévisionnelle de la campagne 2017-2018 est estimée à 4.552.277 tonnes. Et cette production est en baisse par rapport à la campagne précédente. Si on rapporte cette production aux besoins de consommation céréalière, cela fait ressortir un déficit de 72.677 tonnes. Dix-sept provinces sont déclarées déficitaires. Au regard de cette situation, sur la période de soudure, 620.394 personnes seraient en insécurité alimentaire", explique Jacob Ouédraogo, le ministre de l’agriculture.

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Achille Sanou, employé dans une mine d’or à Ouagadougou, Burkina, 21 décembre 2017. (VOA/ Zoumana Wonogo)

Au moins 90% des Burkinabè viennent du milieu rural. Alors quand ça ne va pas dans ce milieu, les regards sont vite tournés vers les citadins, une angoisse que partage ici Achille Sanou, employé dans une mine d’or.

"Il n’a pas suffisamment plu cette année. Nous, les travailleurs en ville, même quand la saison est bonne, nous soutenons les parents au village. Maintenant que la saison n’est pas du tout bonne, je ne sais pas comment on va faire ? Dieu est grand, nous allons en sortir, j’espère", confie M. Sanou à VOA Afrique.

Boukary Ouedraogo, commerçant de son état, estime qu’il faut une réaction rapide du gouvernement.

Boukary Ouedraogo, commerçant à Ouagadougou, Burkina, 21 décembre 2017. (VOA/ Zoumana Wonogo)

"Pendant la saison d’hivernage, on a vu que les pluies étaient faibles, et ce que l’on craignait est effectivement arrivé. Les paysans ont des problèmes. Ils n’ont rien à se mettre sous la dent car les récoltes sont mauvaises. Si le gouvernement peut faire quelque chose qu’il le fasse pour sauver les paysans", plaide M. Ouedraogo.

Justement pour faire face à la situation, le gouvernement entend prendre série des mesures.

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"Cette année en particulier, il nous incombe d’accroître la résilience des ménages au stress alimentaire. Pour ce faire, le maintien et le renforcement des opérations de vente des vivres à prix subventionnés dans les boutiques-témoins demeurent prioritaires. Le Plan de riposte à l’insécurité alimentaire doté de plus de 700millions Fcfa pour l’année 2017 sera renouvelé afin de faire face au déficit actuel. Ce plan va consister à des opérations de distribution gratuite, de vente à prix subventionnés des vivres, à la remise d cash et à l’octroi d’intrants agricoles aux ménages vulnérables", détaille le ministre Ouédraogo sur VOA Afrique.