Permettre aux artistes plasticiens africains de se faire connaître et aider nos états à faire de cette discipline culturelle, vecteur d'emplois et de richesses. C'est à cela que se résout la plateforme Dekaap. Pour Emmanuel Tognidaho Tomètin, le promoteur, "il est temps de bousculer les normes dans ce domaine afin que les artistes majeurs de la scène contemporaine cessent d'être représentés que par des galeries basées en Europe ou en Amérique".
Dekaap est un outil fédérateur : "Faciliter le contact entre les créateurs, les acheteurs, les organisateurs de marché d'art, créer le contact entre les créateurs et les critiques d'art. Créer le contact entre artistes africains afin qu'ils échangent des techniques et autres", lance son initiateur.
Emmanuel Tognidaho Tomètin n'a pas fait de longues études. C'est à peine s'il a fini ses études secondaires mais c'est un autodidacte qui a compris très tôt que la valeur d'un homme ne se mesure pas à l'aune des diplômes obtenus mais à la force des compétences dont on dispose. Et le compétences, notre entrepreneur culturel en est pourvu. Pour lui, "la plateforme Dekaap est plus qu'un carnet d'adresses et reste une opportunité à saisir".
"Nous avons créé cette plateforme pour que les artistes s'en approprient. Grâce à cette plateforme, vous pouvez atteindre n'importe quel artiste depuis votre canapé. Qu'ils soient sculpteurs, peintres, installateurs, vidéastes, photographes, performeurs, vous avez accès à tous ces profils et ceci gratuitement. Vous pouvez les contacter sans être obligés de passer par des intermédiaires."
Lire aussi : Une peintre ghanéenne et ses fillettes bleues à l'assaut du mariage forcéPour un entrepreneur culturel polyvalent qui a appris en regardant les autres faire, Emmanuel sait combien c'est important partager son savoir-faire. Pour lui, "cette plateforme lui permet de donner une petite portion de la chance que la vie lui a donnée."
"J'ai eu la chance de faire mes tous premiers pas en matière d'art contemporain auprès d'un artiste béninois, je veux parler de Laudamus Sègbo. C'est avec lui que j'ai appris entre autres ce que je fais aujourd'hui. Il m'a mis en contact avec de nombreux artistes plasticiens contemporains d'Afrique. J'avais facilement accès à leurs ateliers, à leurs créations. Et c'est ainsi que je me suis forgée, mais je me suis également imprégné de leurs difficultés, de leur challenge. J'ai donc juré que je finirai par les aider à trouver des solutions", ajoute M. Tomètin.
"La vision de notre jeune entrepreneur qui s'est spécialisé dans la photographie de la scène ne s'arrête pas qu'à l'art contemporain. Il entend mettre sur pied d'autres plateformes pour la visibilité et la promotion des artistes quel que soit leur domaine de prédilection". Il explique: "Moi même étant un féru de la photographie de la scène, il y a déjà une plateforme en élaboration pour cette discipline là. Je le fais d'abord pour moi afin de montrer ce que fais dans ce domaine depuis plus de dix ans et qui m'a permis d'archiver de nombreuses photos issues de plusieurs scènes et sur plusieurs continents. Je sais qu'à travers le numérique, on peut beaucoup de choses et je mise sur cela pour la promotion de l'art dans sa globalité."
Emmanuel considère qu'au Bénin, le secteur de l'art contemporain est encore peu structuré et l’absence d’un encadrement adéquat limite la diffusion des créations qui sont tout même impressionnantes.