La saisie d'une cinquantaine de kilogrammes d’ivoire brut et frais de récent braconnage a été opérée le le 16 mars 2016 à Kinshasa (RDC), et dans sa suite, l’arrestation de deux trafiquants d’ivoire qui étaient suivis depuis un certain temps par les membres des équipe de mise en œuvre du programme d’application de la loi.
Le stock saisi et les personnes arrêtées sont entre les mains des autorités policières. Ce travail est financé par l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et mis en œuvre par WWF-RDC en partenariat avec des ONGs nationales spécialisées, ICCN, ainsi que des réseaux d'application de la loi comme le réseau de surveillance du commerce de la faune.
"Le WWF félicite le gouvernement de la RDC et l’encourage à poursuivre ses efforts dans la lutte contre le trafic d’ivoire ainsi que la collaboration qu’il apporte dans la mise en œuvre du programme d’application de la loi » a déclaré
"Nous arriverons à dissuader les braconniers d’éléphants en RDC"
Bruno Perodeau, Directeur de la conservation du WWF RDC. "La RDC à travers ses différentes structures tels que la police, l’ICCN et tant d’autres sont nos premiers partenaires dans la mise en œuvre de nos projets. C’est grâce à leur étroite collaboration que nous arriverons à de meilleurs résultats. Le programme d’application de la loi est bel et bien implémenté et ces résultats prouvent que dans un avenir proche, nous arriverons à dissuader les braconniers d’éléphants en RDC".
RDC : plaque tournante du commerce d’ivoire
Dans les années 1970, la population d’éléphants dans les parcs de la RDC était estimée à plus de 200.000. Aujourd’hui le nombre d’éléphant a été divisé par 15 et certains animaux tel que le rhinocéros ont entièrement disparu.
La RDC est devenu la plaque tournante du commerce d’ivoire; de la Tanzanie à l’est jusqu’au Mali à l’ouest, la situation est très préoccupante pour les éléphants d’Afrique. On estime que quelques 20.000 d’entre eux ont été tués l’an dernier à travers l’Afrique pour leur ivoire.
"La saisie opérée ce 16 mars 2016 ainsi que l’arrestation de deux trafiquants sont des signaux forts du Gouvernement de la RD Congo à vouloir éradiquer la criminalité faunique et à respecter ses engagements internationaux dont ceux pris au titre de son Plan d’action national sur l’ivoire (PANI)", a déclaré Frédéric Djengo, directeur de la conservation de la nature au Ministère de l’environnement, conservation de la nature et développement durable et Organe de gestion CITES RDC.
Le plan d’action national sur l’ivoire (PANI)
En tant que pays prioritaire dans la lutte contre le trafic illégal d’ivoire, la RDC a été priée de fournir en juillet 2014 un Plan d’action national sur l’ivoire (PANI) par le Comité permanent de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).
En mars dernier, le Secrétariat de la CITES avait recommandé que les pays membres suspendent le commerce des spécimens d’espèces figurant sur la liste CITES avec la RDC parce qu’elle n’avait pas finalisé son PANI dans les délais convenus.
Face à la menace de sanctions, la RDC a commencé à agir, en procédant à la mise en œuvre de son plan et maintenant elle est en train d’aider à réprimer les réseaux de trafic d'ivoire.
"Avec une dizaine de personnes arrêtées et plus de 80 kilos d’ivoire saisis au cours de ces opérations, les autorités congolaises prouvent leur détermination à stopper l’hémorragie causée par les criminels de la faune. Nous esperons que cela serve d’exemples aux autres criminels fauniques", a déclaré, Mme Nancy Shabani, gestionnaire d’une ONG partenaire local du WWF- RDC dans la lutte contre la criminalité faunique et représentante de la société civile.
Amende de 5 à 10 millions de francs congolais
Conformément à la loi congolaise de 2014 sur la faune en RDC, toute personne reconnue coupable d’avoir tué, blessé, capturé ou encore en possession d’un animal entièrement protégé, y compris l’éléphant, encourt une peine de prison d’un à dix ans et/ou une peine d’amende de 5 à 10 millions de francs congolais (5.500 à 11.000 dollars américains).
Le trafic international impliquant des espèces intégralement protégées, tel que le trafic illégal d’ivoire est puni encore plus sévèrement de cinq à dix ans de prison et/ou d’une amende de 25 à 100 millions de francs congolais (27.000 à 110.000 dollars américains).