"Nous avons été réveillés par les chants, les sifflets et les danses des Imbonerakure qui ont commencé à affluer au centre-ville vers 02H00 du matin", a expliqué à l'AFP un habitant de cette ville, sous couvert d'anonymat.
Les différents groupes en provenance de toutes les collines des environs ont continué à affluer jusqu'à 06H00, avant qu'ils ne se retrouvent sur un terrain de football notamment pour des discours.
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Plusieurs habitants ont assuré à l'AFP n'avoir "pas fermé l'œil de la nuit" car ils étaient "terrorisés", ne sachant pas ce qui se passait.
Cette démonstration de force s'est déroulée à moins d'un mois d'un référendum constitutionnel qui permettrait au président Pierre Nkurunziza, 54 ans et au pouvoir depuis 2005, de briguer à partir de 2020 deux mandats de sept ans. Le projet a été critiqué par la communauté internationale, notamment l'Union africaine.
Selon une source sur place, le secrétaire provincial du parti au pouvoir CNDD-FDD, Cyprien Sinzotuma, a expliqué aux Imbonerakure qu'ils allaient "+dépecer pour les rapaces+ les ennemis du Burundi".
Les Imbonerakure sont intégrés dans le système de sécurité burundais. Ils quadrillent le pays, contrôlant notamment les pistes d'accès aux pays voisins comme le Rwanda et la Tanzanie pour empêcher toute tentative de s'y réfugier. Ils assurent également des patrouilles nocturnes et ont érigé de nombreux points de contrôle sur les routes.
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L'annonce en avril 2015 de la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat avait plongé le Burundi dans une crise politique qui a fait depuis au moins 1.200 morts et plus de 400.000 réfugiés, et sur laquelle la Cour pénale internationale a ouvert une enquête.
Les Imbonerakure sont accusés par de nombreuses ONG et l'ONU d'être responsables de graves violations des droits de l'homme depuis avril 2015, aux côtés de la police, des services secrets et de l'armée.
Avec AFP