Derniers préparatifs dans les écoles togolaises avant l'arrivée des élèves

Entrée principale du Lycée de Bè-Kpota à Lomé, 28 octobre 2020. (VOA/Kayi Lawson)

Les enseignants togolais ont démarré leur année scolaire lundi dernier par une rentrée pédagogique et administrative. Un paramètre inédit à prendre en compte: le respect des mesures barrières pour se mettre à l’abri du Covid-19.

Les enseignants togolais se préparent à entamer une année scolaire assez particulière, dans le contexte du coronavirus. "C’est la peur au ventre", confie Koffi Amédjikpo, professeur de comptabilité générale dans un lycée privé.

"Il faut dire qu’on est tout le temps exposé à la maladie. Il y a une petite peur, mais on va faire de notre mieux, pour respecter et faire respecter les mesures barrières. Ce qui va empêcher d’attraper la maladie", dit, pour sa part, l’enseignante Essenam Akakpo-Gbékou.

Selon Djigbodi Sétékou, enseignant de profession, "on n’a pas tellement peur. C’est pour éviter la contamination que nous sommes en train de mettre des mesures en place", a déclaré celui qui encadre les élèves de CM2.

Entre peur et joie de retrouver les élèves

"Franchement on a peur. Quand je viens à l’école, j’ai des contacts avec mes collègues, mes élèves, je me dis, j'ai peur rentrer à la maison avec cette maladie et contaminer mes enfants et mon épouse. On a peur mais c’est Dieu qui nous protège", lance son autre collègue assis à sa droite.

Elom Kossi Togbé, enseignant d’histoire-géographie au collège, est l’exception qui confirme la règle. Contrairement à ses confrères, c’est tout excité que ce jeune enseignant, la trentaine à peine, attend le 2 novembre.

"C’est avec joie, qu’on va reprendre l’année académique 2020/2021. Depuis mars, c’est un moment difficile pour nous les enseignants. Donc c’est une joie pour moi qu’on reprenne le chemin de l’école. Si bien que la Covid 19 est là, moi personnellement, je n’ai pas peur", déclare-t-il, le sourire aux lèvres, avec une certaine impatience.

Entrée principale du complexe scolaire « le Savoir », Lomé, 28 octobre 2020. (VOA/Kayi Lawson)

Comme partout au monde, les établissements scolaires comptent miser sur les mesures barrières, en renforçant la sensibilisation des élèves. La sensibilisation ne doit pas prendre le pas sur la rigueur, préviennent les enseignants.

"Au portail, si vous n’avez pas votre cache-nez, si vous ne vous lavez pas les mains, vous ne serez pas admis dans l’établissement. Vous n’entrerez pas", avertit Mme Akakpo-Gbékou.

"Nous serons très exigeants sur les mesures barrières. Dans la classe et dans la cour de l’école, nous serons très exigeants", a martelé, de son côté, M. Amédjikpo.

Revendications salariales

Malgré la situation sanitaire préoccupante, les enseignants du secteur public ne perdent pas de vue les revendications salariales.

"On a des doléances au niveau de l’Etat. Les syndicats et les fédérations se mobilisent et il y a déjà des échanges avec le gouvernement: il s’agit des revendications salariale scomme les primes de la fonction", a fait savoir cet enseignant qui a requis l’anonymat.

Si les négociations entre le gouvernement et le corps enseignant n'aboutissent pas, beaucoup d'analystes redoutent un énième bras de fer entre les deux protagonistes. Ce qui pourrait porter un coup dur à l’année scolaire déjà fragilisée par la crise sanitaire.