Le Gabon boucle la 2e phase de son confinement partiel dimanche prochain. Libreville, la capitale, vit au rythme des opérations de distribution des aides alimentaires aux citoyens dits économiquement faibles affectés par les restrictions de liberté de mouvement et d’action pendant cette période de crise sanitaire.
Pour une première expérience du genre, le processus de mise sous cloche du "Grand Libreville" qui comprend la capitale mais aussi les communes d’Akanda, Owendo, Ntoum et la station balnéaire de la pointe Denis, pèse durement sur le quotidien des populations.
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Le gouvernement gabonais avait décrété son premier état d’urgence mi-mars pour une période de 15 jours, après l’annonce des premiers cas testés positifs au Covid-19.
D’un confinement au départ partiel, Libreville et ses environs ont connu un confinement total de deux semaines, avant de revenir à une période d’assouplissement de 15 jours supplémentaires qui devrait connaitre son épilogue ce dimanche.
En temps de crise, les confinés en situation de détresse ou d’urgence ont bénéficié du soutien de l’Etat. Il s’agit d’un effort dit de solidarité nationale estimé à 5 milliards de francs CFA avec pour seul objectif de soutenir les populations les plus vulnérables.
Lire aussi : A Libreville, le déconfinement est une "bouffée d'oxygène" pour les travailleurs pauvresCependant les déclarations officielles n’ont pas été immédiatement suivies d’actions sur le terrain. On note par exemple le retard à l’allumage de l’opération de distribution des aides aux Gabonais économiquement faibles.
"Ce n’est pas la pandémie du coronavirus qui va nous tuer, c’est la faim et la misère. Où sont les kits alimentaires qu’on nous a promis?", s’offusque Nathalie Benga, une jeune mère du quartier Belle vue 2 à Libreville.
La décision du confinement total du grand Libreville est entrée en vigueur et affecte déjà les familles à revenu modeste.
Même si le ministère des solidarités nationales a achevé la composition des équipes à déployer sur le terrain, les premiers jours sont chaotiques. Entre partage inéquitable des bons d’achats, les cas d’oubli et les rajouts sur les listes des potentiels bénéficiaires du "don" présidentiel , les agents distributeurs sont accusés d’organiser l’anarchie. "Ils trient les populations dans le quartier. Ils donnent les kits à leurs parents. Je n’ai rien eu jusque-là", déclare Mba Roger, un militaire à la retraite.
Lire aussi : Les autorités gabonaises assouplissent le confinement dans Libreville
Dans cette foire aux aides alimentaires visant 60.000 ménages à Libreville et ses environs, les détenteurs de bons d’achats doivent passer par de longues files d’attente devant les grandes surfaces commerciales pour espérer recevoir les kits alimentaires.
Des grappes humaines qui s’étendent sur plusieurs mètres à la ronde au mépris des règles de distanciation sociale à l’heure du Covid-19. Le virus tueur a pourtant déjà franchi la barre des 400 contaminations au Gabon pour 8 décès et près d’une centaine de guérisons.
En dépit des critiques formulées à l’encontre de la coordination de la banque alimentaire placée sous l’autorité directe du Ministère des solidarités nationales, ses responsables sont visiblement fiers du bilan à mi-parcours des opérations de distribution des aides alimentaires.
"Nous avons atteint un taux de couverture de 97,6% de ménages pour 64.789 bons et kits alimentaires distribués. L’énoncé de ces chiffres se veut conforme aux fiches d’identification des foyers visités. Ces fiches renseignent sur les attentes des chefs de famille pour les besoins d’étude sociale ultérieure", a déclaré le responsable de la communication de la Banque alimentaire du Gabon, Tony Engouma.
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