Au moins 6 heures, c’est le temps de travail qu’il faut à Jacqueline Kegne pour obtenir un coulis de tomate. La promotrice de la start-up "Les Saveurs de Mam Mum" confectionne ses produits à son domicile au quartier Essos, à Yaoundé.
L’idée a vu le jour en 2014 mais elle fera naître une start-up trois ans plus tard. "En 2017, je me suis rendue compte qu’il y avait de la demande, et que sur nos marchés, on a plein de produits vivriers qu’on jette, parce qu’il se posait un réel problème de leur conservation et je me suis dit que c’était une opportunité à saisir pour faire un business aujourd’hui", confie-t-elle.
Résultat, la start-up produit aujourd’hui six sauces différentes: "mon principal produit, c’est le coulis de tomate, il y a aussi une sauce barbecue, d’oignon en purée, d’ail en purée, la sauce d’ail, une pimentée et l’autre non pimentée", explique la promotrice. La start-up "Les Saveurs de Mam Mum" vend ses produits dans les locaux du Centre international de l'artisanat de Yaoundé au centre-ville.
Sa clientèle est davantage féminine. "Quand on est une femme et qu’on n’a un emploi, il faut rentrer rapidement à la maison et avec ces produits on cuisine vite, c’est une très belle initiative qui contribue au développement du pays, ça permet aux jeunes Camerounais de ne plus être au chômage", estime Armelle, une jeune opératrice économique basée à Yaoundé.
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Kenza market est une autre start-up agroalimentaire. C’est dans le quartier Nkolbisson, à l’ouest de la capitale, que s'est implantée sa principale unité de production. "C’est ici que se passe la transformation, le conditionnement, l’étiquetage des produits qui ressortent pour être commercialisés", explique Gaëlle Laure Kenfack, la promotrice de cette start-up, à VOA Afrique.
Manger sain, sans ajout, sans colorant, ni additif alimentaire, est son credo.
"Nos produits sont frais, nous les lavons, nous les déshydratons, comme les céleris, le basilic, les feuilles de gingembre, l’ail, le maïs que nous déshydratons ainsi que beaucoup d’autres condiments du Cameroun", explique-t-elle.
Une success story pour la start-up "Kenza market" qui emploie 6 personnes, dispose de trois points de vente dans les villes de Yaoundé et Douala, mais également un réseau de distribution des produits dans les autres villes du Cameroun et à l’international.
Christelle Gachoup est coordonnatrice de StartUp Academy à Yaoundé.
"Le domaine agroalimentaire est mis plus en avant, parce que nous avons les denrées chez nous, c’est transformer qu’ils ne maîtrisent pas, on les accompagne dans ce sens-là", affirme-t-elle.
StartUp Academy est une association qui anime des conférences pour encourager les jeunes Camerounais à rechercher un modèle d'entreprise florissant et innovant. L’agro-alimentaire est l’un des modules de formations les plus sollicités.
"On essaie d’inculquer un savoir-faire pratique aux participants, on leur enseigne un peu de théorie et après les formations, nous les suivons dans le domaine de la commercialisation, comment mieux présenter leurs projets", ajoute-t-elle.
Selon l’Institut national de la statistique, l’agriculture vivrière a contribué de 0,2 point à la croissance du PIB du Cameroun, une belle performance qui d’après les économistes devraient inciter de nombreux jeunes Camerounais à la création des start-up agro-alimentaires.